Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

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Comment Enfant-Trouvé Vola l'Apparence des Proies

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
Mes chers amis, laissez-moi vous conter une histoire extraordinaire qui s'est déroulée il y a bien longtemps, dans les temps les plus sombres de Glorantha...

C'était pendant les Ténèbres, à l'époque où Enfant-Trouvé nous enseignait l'art de la chasse et où Écureuil le Filou lui avait montré comment distinguer les proies des chasseurs, que le peuple vint une nouvelle fois implorer l'aide de Enfant-Trouvé.

"Aide-nous, grand Enfant-Trouvé, ton peuple meurt de faim."

"Comment pouvez-vous mourir de faim ? Ne vous ai-je pas enseigné l'art de la chasse, la façon de différencier la proie du prédateur ?" demanda le dieu.

"Si, mon oncle¹, tu nous as tout appris cela."

"Alors pourquoi mourez-vous de faim ?"

"Ô grand Enfant-Trouvé, toi qui es bien plus sage et rusé que n'importe quelle proie, plus rapide que le cerf, plus fort que le taureau. Pour toi, aucune proie n'est de taille. Mais nous, pauvres créatures faibles que nous sommes, la proie nous échappe plus souvent qu'à son tour. Nous avons les dents et les griffes² que ton fils nous a données, mais ce n'est pas suffisant. Nous ne pouvons pas nous approcher assez près des proies pour les tuer."

Enfant-Trouvé fronça les sourcils (un spectacle si terrible que le peuple trembla de peur face à sa colère).

"Je dois réfléchir à cela, mes enfants. Je vous ferai savoir ma décision quand je l'aurai prise."

"Merci, mon oncle." Sur ces mots, le peuple retourna à ses foyers.³

*Et c'est là, mes amis, que commence la partie la plus fascinante de notre histoire...*

Enfant-Trouvé réfléchit longuement à ce qu'il pourrait faire pour son peuple. Il n'était pas en son pouvoir de les rendre plus rapides ou plus malins. Que pouvait-il faire ? Pendant qu'il réfléchissait, il errait, et c'est ainsi qu'il croisa Écureuil le Filou, qui, comme à son habitude, préparait quelque mauvais coup. Écureuil salua Enfant-Trouvé et fut surpris de ne pas recevoir de réponse, car celui-ci était normalement le plus amical des compagnons. Il courut après Enfant-Trouvé et, tirant sur son pagne, lui demanda à quoi il réfléchissait si intensément.

Enfant-Trouvé dit : "Oh, bonjour Écureuil, comment vas-tu en ce jour⁴ ?"

"Je te le redemande, ami Enfant-Trouvé, à quoi réfléchis-tu si fort ?" Dit Écureuil en cachant sous son propre pagne celui qu'il venait de dérober à Enfant-Trouvé.

*Vous l'aurez compris, chers auditeurs, notre ami Écureuil n'avait pas son pareil pour la filouterie...*

Enfant-Trouvé lui expliqua le dilemme de son peuple.

"Oh," dit Écureuil, "voilà une noix difficile à casser. Marchons un peu ensemble, et peut-être qu'à nous deux, avec nos brillants esprits, nous trouverons une solution."

Enfant-Trouvé accepta et ils partirent ensemble. Ils échangèrent des idées, mais aucune ne semblait viable. Arrivant aux Montagnes du Bois de Pierre, ils s'arrêtèrent pour se reposer sur l'un des sommets. À ce moment-là, Écureuil avait cessé de faire des suggestions utiles au profit de propositions loufoques ou comiques. Enfant-Trouvé tolérait ses absurdités car il ne l'écoutait plus vraiment. Mais soudain, Écureuil dit : "Bien sûr, quand je me faufile dans la maison de quelqu'un, non pas que je me faufile jamais dans la maison de quiconque, j'aime bien m'habiller avec leurs vêtements pour qu'ils ne me reconnaissent pas."

Enfant-Trouvé bondit et s'écria : "C'est ça !"

Écureuil dit : "Quoi donc ?"

Enfant-Trouvé ne répondit pas et partit en courant.

*Et c'est là, mes amis, que se produisit un événement des plus inattendus...*

Quelques jours plus tard, le peuple fut surpris de voir un Enfant-Trouvé complètement nu venir vers eux.

"Je sais comment vous pourrez vous approcher de vos proies !" cria-t-il.

"Comment, comment, dis-nous," s'exclamèrent les gens.

"Pour vous approcher de vos proies, vous devez leur ressembler."

"Comment pouvons-nous faire cela, mon oncle ?"

"Par la magie. Je vais vous montrer comment apprendre le sort qui vous fera ressembler à vos proies. Attention cependant, vous n'aurez que leur apparence, pas leur odeur, alors il faudra faire attention au vent."

Enfant-Trouvé montra alors au peuple comment apprendre le déguisement magique de leurs proies. Chaque proie avait une apparence différente, et chacune devait être apprise séparément. Enfant-Trouvé avait appris à se transformer en ses proies. Puis il avait vécu la vie de chacune d'entre elles, apprenant ainsi à penser comme elles et donc à leur ressembler. Il leur enseigna qu'ils devaient traverser les étapes de la vie de la proie pour apprendre cette magie. D'abord, ils devaient naître comme la proie, puis apprendre à se déplacer comme elle, à trouver leur nourriture comme elle, à vaincre un ennemi comme elle, à trouver un compagnon comme elle, et enfin à vaincre le grand-père⁵ de la proie pour maîtriser leur déguisement. Une fois qu'ils avaient vaincu le grand-père de leur proie, ils devaient prélever un talisman sacré de son corps pour l'utiliser lors du lancement du sort.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, mes chers amis...

Le peuple fut très reconnaissant envers Enfant-Trouvé et apprit rapidement le déguisement de nombreuses proies. Cela les empêcha de mourir de faim pendant les Ténèbres. Ils remercièrent Enfant-Trouvé et dirent qu'ils n'avaient que deux questions : "N'as-tu pas froid" et "Où est ton pagne ?" Enfant-Trouvé baissa les yeux vers sa nudité, leva la tête et rugit sa colère : "ÉCUREUIL !"

Nos ancêtres durent entreprendre de nombreuses quêtes sacrées pour apprendre la magie que nous connaissons. Aujourd'hui, nous pouvons utiliser un talisman de n'importe quel membre d'une espèce de proie pour lancer nos sorts. Si nous voulions chasser une nouvelle proie, nous devrions accomplir cette quête à nouveau pour apprendre un nouveau déguisement.

Notes de bas de page:

¹ "Oncle" est un terme de grand respect et d'affection utilisé par les Balazarings.

² Les dents et les griffes font référence aux armes et aux outils que Votank, fils de Enfant-Trouvé, apprit à son peuple à utiliser.

³ Les foyers, dans le contexte des Ténèbres, font toujours référence aux foyers sacrés d'hiver de chaque tribu.

⁴ Cette déclaration est interprétée comme indiquant à quel point Enfant-Trouvé était perdu dans ses pensées, puisqu'il n'y avait bien sûr pas de jours pendant les Ténèbres.

⁵ On croit que chaque espèce d'animal ou de plante possède un grand-père et une grand-mère, tout comme les Balazarings.
Par Grok:

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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

Message par 7Tigers »

Enfant-Trouvé Capture la Chasseresse

Une histoire de Oliver D. Bernuetz

Note de l'éditeur: Ce mythe a été recueilli par un érudit inconnu et déposé au temple de Lhankor Mhy à Boldhome.
Cette histoire se déroula dans le passé, à une époque où les noix et les baies roulaient d'elles-mêmes jusque dans votre main paresseuse, et où les tétras, lagopèdes et gélinottes bien gras se jetaient dans le feu pour se rôtir eux-mêmes, allant jusqu'à se farcir et s'arroser de sauce.1

C'était près de la fin de la Grande Chasse, et Enfant-Trouvé était très satisfait de lui-même.2

Il avait pisté et tué une Bête du Tonnerre. Pas n'importe quelle Bête du Tonnerre, mais une de celles qui adorent manger de la chair. Un Grand Dévoreur, en fait.3

N'étant jamais du genre à rester oisif, Enfant-Trouvé avait travaillé aussi dur qu'à son habitude pour pister et tuer le Grand Dévoreur. Il se sentait donc légitimement fier en approchant de la clairière où tous les chasseurs se rassemblent pour comparer leurs prises de la Grande Chasse.

Il se faufila dans la clairière, portant le Grand Dévoreur sur une épaule. Il vit de nombreux grands chasseurs des Votanki rassemblés là, et même quelques filles de la Mère Sauvage.4

Il jeta le Grand Dévoreur à la place d'honneur devant le feu et observa la clairière. Il garda son visage public impassible et sévère en examinant les prises. Des museaux-serpents, des tigres à dents de sabre, des Bêtes du Tonnerre herbivores, même un jeune géant.

Rien qui ne puisse rivaliser avec son trophée. Il était certain de remporter les honneurs à nouveau. Il s'assit avec les autres chasseurs, échangeant des histoires de la saison de chasse ainsi que des récits de chasses passées. Alors que le temps passait et que la fin de la chasse approchait, il s'étira, faisant craquer ses articulations, et se leva.

"Eh bien, on dirait que je serai Premier Chasseur cette année." Il laissa le mot "encore" silencieux, bien que son visage secret rayonnait.5

Cela déclencha une série de grognements bon enfant et Enfant-Trouvé laissa un sourire commencer à se dessiner sur son visage. Mais alors l'une des vily parla. "Mais Naveera n'est pas encore revenue." Le sourire mourut avant même d'éclore sur le visage de Enfant-Trouvé tandis que ses yeux vifs scrutaient la foule autour du feu.

C'était vrai ce que sa sœur avait dit, Naveera, première parmi les filles de la Mère Sauvage, n'était pas présente dans le groupe rassemblé autour du feu. Où était-elle ? Lui était-il arrivé un accident ? Impensable. Naveera était la plus grande des vily.

En fait, Enfant-Trouvé avait souvent soupçonné qu'elle était, si ce n'est pas sa supérieure, jamais cela, peut-être, juste peut-être, son égale. Peut-être avait-elle rencontré quelque ennemi du peuple et avait été retardée, ou peut-être n'avait-elle pas trouvé une proie assez grosse et avait décidé d'éviter le rassemblement. Bien que cela ne ressemblait pas vraiment à Naveera. Sa fierté ne se mettait jamais en travers de son devoir.

Il haussa les épaules. "Eh bien, il n'y a aucun signe de Naveera, alors autant en finir..." commença-t-il. Mais il s'arrêta de parler lorsqu'ils entendirent tous le bruit. On aurait dit une énorme créature se frayant un chemin à travers les buissons vers le feu. En un instant, tous les chasseurs s'étaient armés et préparés à se défendre.

Ils attendirent, prêts à attaquer, jusqu'à ce qu'un museau écailleux commence à se frayer un chemin à travers les buissons. La taille pure de la créature les stupéfia un moment. C'était énorme ! Bien plus gros que le Grand Dévoreur que Enfant-Trouvé avait rapporté. Et puis une seconde tête se fraya un chemin dans la clairière à côté de la première. On entendit le murmure de sorts et d'esprits libérés tandis que les bras se tendaient en arrière avec des propulseurs chargés de javelots.

"Attendez", cria l'une des vily. "Ils sont morts." Et puis quelqu'un s'écria, "C'est Naveera !" Et c'était bien elle. Elle était revenue, juste à temps, avec un Grand Dévoreur véritablement monstrueux. Il était une fois et demie plus gros que celui que Enfant-Trouvé avait tué et, pour ajouter l'insulte à l'injure, il avait deux têtes au lieu d'une !

Enfant-Trouvé était abasourdi. Il avait été surpassé ? Il avait été surpassé !

Une acclamation s'éleva des chasseurs pour Naveera et elle fut rapidement déclarée Premier Chasseur. La voix de Enfant-Trouvé s'éleva en égales louanges avec les autres. Quiconque pouvait rapporter un tel monstre était vraiment digne d'être Premier Chasseur. Il n'y avait aucune honte dans cette défaite. Mais alors trois imparables furent prononcés.6

Le premier impardonnable fut ceci: de nombreuses voix s'élevèrent proclamant que c'était la plus grande chasse jamais réalisée. Enfant-Trouvé se raidit à ces mots.

Le second impardonnable fut que de multiples voix affirmèrent que c'était la plus grande bête que quiconque ait jamais attrapée. Enfant-Trouvé commença à parler mais se retint à temps.

Et puis le troisième impardonnable fut prononcé. "Comment quiconque pourrait-il jamais attraper une plus grande bête ?"

Cela était trop pour Enfant-Trouvé et la colère emplit sa poitrine. "La plus grande ? Qui a été Premier Chasseur le plus souvent ? Naveera ou moi ?"

Les chasseurs protestèrent que bien que Enfant-Trouvé ait été Premier Chasseur le plus souvent, il n'avait jamais rapporté un tel monstre.

"Alors Naveera est maintenant la plus grande chasseresse ?" Enfant-Trouvé laissa alors son visage secret parler librement.

"Si Naveera est la plus grande chasseresse de tous les temps, alors je prouverai que je suis plus grand encore et la chasseresse deviendra la proie." Le silence accueillit ces paroles. Personne n'avait jamais capturé une des vily. Elles avaient été vaincues au combat et poursuivies mais personne n'en avait jamais capturé une.

Naveera rompit le silence en riant. "Je ne nierai jamais ton talent de chasseur, Enfant-Trouvé, car tu es vraiment doué. Mais je suis une fille de la Mère Sauvage et aucun homme, esprit ou dieu ne m'a jamais capturée ni ne me capturera jamais."

"Alors je serai le premier," répondit Enfant-Trouvé. Personne ne pouvait croire que cela allait vraiment se produire, mais des arrangements furent rapidement pris. Le lendemain, Enfant-Trouvé commencerait sa chasse et Naveera jura un serment qu'elle resterait dans les terres des Votanki. À part cela, tout outil ou tactique qui n'était pas proscrit7 était utilisable.

Malgré ses paroles fières, Enfant-Trouvé n'était pas sûr de la façon exacte dont il allait capturer Naveera. Les Filles de la Mère Sauvage étaient un groupe rapide et insaisissable, avec Naveera depuis longtemps la première d'entre elles. Il avait un peu de temps pour planifier sa stratégie mais même avec son honneur en jeu, il ne pouvait penser à aucun moyen de vaincre Naveera. Il avait erré loin dans sa morosité et se trouvant à la base du Chêne Grand-Père, il s'assit pour réfléchir davantage.

Alors qu'il était assis à se creuser les méninges, perdu dans ses pensées, il commença à sentir quelque chose le frapper sur la tête. Prêtant enfin attention, il attrapa une des choses qui venait juste de rebondir sur sa tête. C'était un gland. Il leva les yeux et vit, accroché au tronc de l'arbre haut au-dessus, son parfois ennemi, parfois ami, l'Écureuil Farceur.

"Pourquoi me déranges-tu, Écureuil ? J'ai des choses plus importantes à faire que de jouer avec toi," dit-il d'un ton grincheux. "Tu veux dire, comme capturer Naveera ?" "Oh, tu as entendu parler de ça, toi. En quoi ça te regarde ?" "Je pourrais t'aider à la capturer."

Eh bien, personne faisant un tant soit peu attention n'accepterait jamais l'aide de l'Écureuil Farceur puisqu'il y avait toujours un prix à payer et c'était vraiment rare que ce prix ne vous fasse pas regretter. C'est pourquoi Enfant-Trouvé répondit lentement.

"Pourquoi voudrais-tu m'aider ? Qu'est-ce que tu y gagnerais ?" "Rien."

C'était une réponse impossible à croire venant du Farceur, alors Enfant-Trouvé renifla d'un air incrédule.
"Rien ? Rien du tout ?" "Eh bien, rien à part la vengeance." "La vengeance ? Pour quoi ?"

L'Écureuil détourna le regard, inhabituellement timide. Enfant-Trouvé remarqua soudain que l'Écureuil avait un sac en cuir attaché à son arrière-train et il soupçonnait savoir pourquoi l'Écureuil cachait sa fierté.
"A-t-elle fait quelque chose à ta queue ?"

L'Écureuil se hérissa et arracha le sac de sa queue. Toute la fourrure avait été arrachée, le laissant avec une queue nue comme un rat d'eau. Enfant-Trouvé étouffa un rire tandis que l'Écureuil remettait sa queue dans le sac avec colère.

"Qu'as-tu fait ?" "Si les gens ne veulent pas que d'autres les regardent se baigner, ils devraient le dire avant plutôt que de poursuivre quelqu'un et d'arracher les poils de sa queue un par un !"

L'Écureuil se hérissa de nouveau avec colère et descendit de l'arbre pour chuchoter à l'oreille de Enfant-Trouvé.

"Je veux me venger de Naveera et voici comment tu vas la capturer."

Le lendemain matin avant l'aube, Naveera se leva pour commencer la chasse. Nue, elle s'étira langoureusement dans son nid avant de se tourner vers son manteau de cygne8.

Dès qu'elle toucha le manteau, elle réalisa que quelque chose n'allait pas. Il n'était pas de la bonne taille et semblait trop léger. Elle jeta le manteau sur ses épaules et fut horrifiée de découvrir qu'elle ne portait pas l'apparence d'un cygne chasseur mais celle d'une colombe bourdonneuse9.

Elle jeta le manteau avec colère, décidant qu'elle devrait compter sur ses armes, son esprit et ses pieds rapides. Elle tendit la main vers ses armes pour découvrir qu'elles avaient été remplacées par des copies en roseau du genre utilisé par les plus petits enfants pour jouer aux chasseurs. Eh bien, pensa-t-elle grimacement, je devrai utiliser mon esprit et mes pieds rapides à la place. Elle bondit sur le bord du nid et se cogna la tête contre une branche.

Fort.

Après que les étoiles eurent disparu, elle secoua la tête qui résonnait encore. D'où venait cette branche ? pensa-t-elle. Elle n'était pas là hier soir. Elle avait beau essayer, elle n'arrivait pas à éclaircir ses pensées. Très bien alors, pensa-t-elle avec étourdissement, mes pieds rapides. Je peux distancer Enfant-Trouvé n'importe quel jour de l'année. Elle sauta du nid et atterrit dans un trou profond qui n'était pas là la nuit précédente.

"Écureuil !" cria-t-elle. Naveera essaya de grimper mais le trou était trop large et les parois trop molles pour trouver une prise. Elle s'assit avec découragement pour attendre Enfant-Trouvé.

Après un long moment, elle entendit des pas. Elle leva les yeux et vit Enfant-Trouvé et l'Écureuil qui la regardaient d'en haut.

"Tu cèdes ?" demanda Enfant-Trouvé. Naveera soupira, "Je cède. Tu ne m'aurais jamais attrapée sans ce vaurien d'Écureuil."

Enfant-Trouvé hocha la tête en signe d'accord et l'Écureuil commença à pépier avec colère à propos de sa queue mais décida qu'il devait être ailleurs de toute urgence en voyant l'expression sur le visage de Naveera.
"Donne-moi une longueur d'avance avant de la laisser sortir ?" "D'accord."

Enfant-Trouvé s'assit en laissant pendre ses jambes au bord du trou jusqu'à ce qu'il décide que l'Écureuil était assez loin. Puis il regarda Naveera qui l'avait ignoré tout ce temps.

"Comme tu peux le constater, je t'ai capturée, avec l'aide de l'Écureuil. Certains diraient que je ne t'ai attrapée que par la ruse." Une pause. "Et ils auraient raison. Personne d'autre que nous trois n'a besoin de jamais savoir cela cependant... Alors maintenant, réglons cette affaire correctement."

Et ce disant, il lança le manteau et les armes de Naveera dans le trou. Elle émit un son joyeux et une seconde plus tard, une forme ailée jaillit du trou et la véritable chasse commença.

Notes de bas de page:

1. Je soupçonne que le conteur exagérait pour moi.

2. C'est déroutant puisque la Grande Chasse est tenue pour honorer Enfant-Trouvé, donc il aurait travaillé dur pour s'honorer lui-même.

3. Je soupçonne qu'il s'agissait d'un de ces Bêtes-qui-ébranlent que les ignorants Lunars appellent dinosaures. Peut-être un tricératops ?

4. La Mère Sauvage est considérée comme l'origine de toutes les plantes et animaux que les Votanki mangent. Ses filles sont les esprits de la nature connus ailleurs sous le nom de vily.

5. Les Votanki et les Balazarings croient qu'ils ont des visages secrets et publics. Leurs visages publics sont ceux qu'ils montrent au monde, tandis qu'ils cachent leurs visages secrets souvent mal élevés au monde.

6. Parmi ces primitifs, on croit qu'une ou deux insultes peuvent être pardonnées mais personne ne peut pardonner trois insultes sur le même sujet.

7. La proie doit être traquée avec respect et l'arme principale proscrite, du moins parmi les tribus Votanki, serait l'arc et les flèches.

8. Les Vily se revêtent de l'apparence d'un grand oiseau blanc appelé cygne chasseur qui ne semble pas exister autrement.

9. Bien que blanche et ailée, la colombe bourdonneuse n'est certainement pas un oiseau de proie. Elle est appelée colombe bourdonneuse à cause de sa façon étrange et maladroite de voler. Bien que savoureuse, aucun Balazaring digne de ce nom en tant que chasseur ne les chasserait car elles sont beaucoup trop faciles à attraper. Elles sont normalement laissées comme proies aux invalides et aux petits enfants.
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

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Faire des Bébés : Un Mythe Balazaring

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
Dans les temps anciens, quand l'herbe était plus verte, les collines moins escarpées et que les baies poussaient sur chaque buisson, nos ancêtres étaient d'étranges créatures. Ils avaient deux têtes, quatre bras, quatre jambes et deux têtes. Les deux têtes de nos ancêtres passaient leur temps à se regarder amoureusement dans les yeux, en fait ils ne faisaient que cela. Ils passaient tant de temps à se contempler qu'ils commencèrent à s'affaiblir de faim, trop occupés à se regarder pour brouter (en ce temps-là, nos ancêtres ne mangeaient que des plantes, comme tous les autres animaux).

Nos ancêtres s'affaiblirent de plus en plus et devinrent de moins en moins capables de faire quoi que ce soit (hormis rester allongés à gémir pitoyablement et à se regarder avec désir) si bien que le Créateur fut poussé à agir. Il arriva à grands pas, avec Écureuil le Farceur qui trottinait à ses côtés, et observa nos ancêtres. "Regarde-les," dit-elle à Écureuil, "Pathétique. Je les ai créés ainsi pour qu'ils ne se sentent pas seuls, pas pour qu'ils restent là à gémir de faim parce que leurs têtes sont trop épris l'une de l'autre pour manger. Que dois-je faire ?" "Peut-être puis-je les aider ?" suggéra Écureuil. Le Créateur regarda Écureuil de côté avec doute et dit, "Quelle farce as-tu encore en tête, Écureuil ?" "Une farce ? Moi ? Mais non, je veux juste aider ces gens, Créateur. Je compatis vraiment à leur agonie." Le Créateur regarda Écureuil avec un doute clairement visible sur son visage et dit, "D'accord Écureuil. Je te laisserai aider mon peuple mais si tu essaies de me tromper..." "Pas de tromperie Créateur, je m'assurerai que ton peuple puisse se nourrir ET qu'ils ne se sentent pas seuls." Le Créateur secoua la tête et s'éloigna en marmonnant.

"Maintenant," dit Écureuil, "je dois rendre visite à l'Homme de Pierre." Écureuil fila à toute vitesse pour trouver l'Homme de Pierre. Il le trouva qui marchait de long en large, de long en large, de long en large, portant un étrange objet métallique. "Salutations, Homme de Pierre," dit Écureuil, "je viens à toi de la part du Créateur pour te demander une faveur en son nom." L'Homme de Pierre tourna son regard vide vers Écureuil et le fixa froidement. "Quelle faveur me demandes-tu au nom du Créateur, Écureuil ?" dit-il de sa voix atone. Écureuil frissonna intérieurement et dit, "J'ai besoin d'emprunter l'un de tes outils." "J'ai besoin de tous mes outils pour mon travail," dit l'Homme de Pierre. "Oh, ne t'inquiète pas, je n'en aurai pas besoin longtemps," répondit Écureuil. "Très bien, quel outil souhaites-tu emprunter au nom du Créateur alors ?" "Je crois que tu l'appelles Hache," dit Écureuil. L'Homme de Pierre posa son objet métallique et se dirigea d'un pas saccadé vers son terrier. Après un long moment, il réapparut avec Hache dans ses mains. "Voilà pour toi, Écureuil. Je te prête ma Hache comme faveur au Créateur." "Tu ne le regretteras pas, Homme de Pierre, je te le promets," dit Écureuil tandis qu'il prenait Hache et la traînait lentement. "J'espère bien," dit l'Homme de Pierre de sa voix plate et sans émotion.

Écureuil mit un certain temps pour retourner vers nos ancêtres avec Hache, et tandis qu'il avançait, il creusait un profond sillon dans le sol avec Hache, abattant buissons et petits arbres sur son passage. L'Homme Sombre le vit faire et, plissant les yeux et regardant de près Écureuil tout en se protégeant les yeux du Soleil, il s'approcha. "Bonjour, ami Écureuil," tonna-t-il, "Où vas-tu et qu'est-ce que tu tiens dans tes mains ?" Écureuil fit un bond en l'air car il n'avait pas entendu l'Homme Sombre approcher. "Oh, cette vieille chose ? C'est quelque chose que j'ai emprunté à l'Homme de Pierre." "Puis-je la voir ?" demanda l'Homme Sombre. "Eh bien, j'ai promis à l'Homme de Pierre que je la lui rapporterais tout de suite," commença Écureuil, mais voyant la colère grandir dans les yeux de l'Homme Sombre, il finit rapidement, "mais je suis sûr que l'Homme de Pierre ne verrait pas d'inconvénient à ce que tu y jettes juste un coup d'œil."

L'Homme Sombre prit Hache des mains d'Écureuil et la fit tournoyer facilement au-dessus de sa tête. Il se tourna et abattit un arbre puissant d'un seul coup. "Ça ne me dérangerait pas d'emprunter ceci pour le montrer à l'Homme Vert si tu n'y vois pas d'inconvénient, Ami Écureuil." "Eh bien, j'ai promis à l'Homme de Pierre que je la lui rapporterais tout de suite, Ami Homme Sombre..." "Oh, ne t'inquiète pas pour l'Homme de Pierre, Ami Écureuil, je ne serais pas contre lui montrer aussi une nouvelle façon d'utiliser son outil. D'ailleurs, il semble y avoir une faiblesse dans ce, comment l'as-tu appelé ?" "Hache." "Ah, oui, comme je disais, il semble y avoir une faiblesse dans cette Hache." Et ce disant, l'Homme Sombre la fit tournoyer au-dessus de sa tête et l'abattit dans un fracas puissant. Écureuil se recroquevilla jusqu'à ce qu'il réalise que Hache avait frappé le sommet d'une montagne proche, aplatissant la montagne et fendant Hache en deux !

L'Homme Sombre se pencha, ramassa les deux moitiés et en tendit une à Écureuil. "Tiens," dit-il, "Voici la moitié de l'Homme de Pierre. Celle-ci est ma moitié." Ayant dit cela, il se retourna et partit à grands pas pour trouver l'Homme Vert et lui montrer son nouvel outil. Écureuil secoua la tête et commença à traîner Hache pour retrouver nos ancêtres. Peinant et gémissant, il traîna Hache derrière lui, abattant des arbres et labourant la terre. Finalement, il tomba sur nos ancêtres qui gisaient là, se regardant langoureusement dans les yeux de leur seconde tête. "Salutations, ô peuple du Créateur," dit Écureuil. Personne ne répondit ni même ne le regarda. "Bonjour ?" dit Écureuil un peu plus fort. Pas de réponse. "BONJOUR !!!!", hurla Écureuil de toutes ses forces.

Enfin, cela provoqua une réaction. Une tête d'une paire se tourna languissamment pour regarder Écureuil et dit rêveusement, "Bonjour Écureuil, comment vas-tu." Avant qu'Écureuil ne puisse répondre, la tête entendit sa paire gémir et se retourna rapidement pour la regarder dans les yeux, murmurant doucement pour la réconforter. "Ça suffit", dit Écureuil, "Je n'en peux plus de ces sottises." Et ce disant, il prit Hache et la faisant tournoyer haut au-dessus de sa tête, il l'abattit pour couper en deux l'ancêtre qui s'était adressé à lui ! Chaque moitié avait une tête, deux bras, un corps et deux jambes. La nouvelle paire de créatures hurla et gémit de douleur tandis que leur sang vital s'écoulait.

Écureuil fut consterné par les résultats de son action mais, réfléchissant rapidement, il saisit une aiguille de pin et de l'herbe et recousit leurs blessures. Il essaya de faire un travail soigné mais il eut du mal à rassembler le matériel, si bien que l'un de la paire se retrouva avec deux morceaux qui dépassaient en haut et un trou dans la moitié inférieure, et l'autre de la paire n'avait rien en haut et un morceau qui dépassait en bas. La paire s'assit et regarda avec hébétement le monde auquel ils n'avaient jamais prêté attention auparavant. Ils se regardèrent l'un l'autre et le monde avec terreur et tentèrent désespérément de se recoller ensemble. Ils luttèrent un moment, essayant de forcer leurs corps à se réunir et se débattirent frénétiquement pendant un bon moment. Cette tentative sembla avoir des résultats inattendus et après un moment, la paire arrêta ce qu'ils faisaient et retomba avec des expressions satisfaites et épuisées sur leurs visages.

Écureuil fut stupéfait et envieux. "Tiens donc, imagine ça. Ils arrivent à s'amuser seuls, et pourtant pas seuls. Maintenant, que faire du reste de cette bande lamentable." Disant cela, Écureuil mit Hache sur son épaule et se mit au travail avec enthousiasme.

Il coupa et cousit, coupa et cousit, coupa et cousit. Chaque fois, il obtint des résultats légèrement différents, des morceaux plus grands ou plus petits dépassant devant ou en dessous. Les résultats ne semblaient pas faire de différence pour nos ancêtres. Chaque paire qui formait autrefois un seul être essayait de se recoller et semblait finir par apprécier l'acte. Juste pour voir ce qui se passerait, Écureuil fit certaines paires identiques. Ces paires essayèrent aussi de se recoller ensemble et durent recourir à des façons très différentes pour y parvenir. Les résultats finaux étaient les mêmes cependant : ils étaient d'abord frénétiques, puis excités, et finissaient épuisés.

Écureuil était fatigué aussi et ses pauvres pattes étaient plus douloureuses que jamais à force de coudre. Il ne voulait pas encore se reposer car il y avait une autre astuce qu'il voulait essayer. Il commença à rassembler un membre de chaque paire et se mit à mélanger les paires. Après avoir fait cela, il s'allongea pour une petite sieste. Quand il se réveilla, il vit que les ancêtres étaient encore en train de lutter. La plupart d'entre eux ne semblaient pas se soucier d'être avec leur moitié d'origine ou non. Certains de ceux qu'il avait faits identiques ne semblaient cependant pas très heureux d'être avec des moitiés qui n'avaient pas la même forme qu'eux, mais d'autres ne s'en souciaient pas. Il remarqua que certains d'entre eux regardaient autour d'eux et choisissaient de nouvelles moitiés pour leurs appariements.

"Faites comme vous voulez", dit Écureuil et il partit voir quelles autres farces il pourrait faire avec Hache.

Le Créateur tomba sur nos ancêtres et vit ce qu'Écureuil avait fait. Au début, elle était suffisamment furieuse pour manger de la pierre, mais finalement elle réalisa qu'Écureuil avait rendu service à nos ancêtres. Le Créateur secoua suffisamment nos ancêtres pour attirer leur attention et leur dit qu'ils devraient maintenant agir comme tous les autres animaux. Il fit un cadeau à nos ancêtres en leur permettant de créer de petites copies d'eux-mêmes chaque fois qu'ils essayaient de se recoller ensemble. (C'était censé compenser tous les efforts qu'ils mettaient à essayer de se recoller ensemble, mais la plaisanterie retomba sur le Créateur car l'acte était une récompense en soi).

Eh bien, nos ancêtres voulaient toujours se recoller ensemble, mais le fait qu'ils aient froid et faim leur semblait maintenant plus important. Ils passaient encore pas mal de temps à essayer de se recoller ensemble (nous le faisons toujours), mais ils passaient aussi du temps à chercher de la nourriture et un abri. Quant à Écureuil, eh bien l'Homme de Pierre et l'Homme Vert étaient assez contrariés contre lui, l'Homme de Pierre parce qu'il avait laissé l'Homme Sombre briser son outil, et l'Homme Vert pour ce que l'Homme Sombre avait fait avec sa moitié de l'outil brisé. Mais bien sûr, Écureuil se sortit aussi de ce pétrin par la parole !

Et depuis ce jour, nous les Balazarings, nous essayons de trouver nos moitiés perdues et de faire plus de Balazarings qui voudront trouver leurs moitiés perdues et ainsi de suite, et ainsi de suite.
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

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Comment Mère-Foyer Donna Naissance au Feu

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
C'était pendant les Grandes Ténèbres, quand tout ce que nous connaissions était soit mourant, soit déjà mort. Le peuple était entouré par nos ennemis, tant ceux des Ténèbres¹ que de l'Altérité². Le Chef Soleil³, leader du Foyer de Feu, avait été tué et tous ses enfants avaient fui vers on ne savait où. Même si Yemalio, autrefois brillant, demeurait, sa gloire avait été grandement diminuée avec la mort du Chef Soleil. Il maintenait les Ténèbres et l'Altérité à distance du mieux qu'il pouvait. Enfant-Trouvé ne pouvait trouver aucune proie. Votank gardait le peuple uni par des actions justes. Mère-Foyer ne trouvait rien pour nourrir le peuple, bien qu'elle parcourût la terre sur de nombreux jours de marche. Sans proies ni nourriture, le peuple était nu, froid et affamé. Votank craignait que le peuple ne soit condamné, à moins que quelqu'un puisse trouver nourriture et chaleur. Il demanda à Enfant-Trouvé de partir une fois de plus chercher les proies qu'il pourrait trouver, et demanda à Mère-Foyer d'aller chercher du feu. Enfant-Trouvé partit avec les quelques armes qui lui restaient, tandis que Mère-Foyer partit les mains vides car elle n'avait rien d'autre.

Mère-Foyer traversa la terre à la recherche du feu mais ne put le trouver nulle part. Elle passa beaucoup de temps à se cacher des créatures des Ténèbres et de l'Altérité. Quand elle voyait des gens qui ne ressemblaient pas à des ennemis, elle leur demandait s'ils avaient vu du feu, mais tous lui répondaient que non. Finalement, elle trouva le plus infime des esprits qui lui dit qu'elle avait vu le Chef Soleil et son foyer descendre dans le Monde Inférieur. Mère-Foyer remercia l'esprit et chercha un passage qui menait au Monde Souterrain. Elle dut éviter de nombreux ennemis, mais finalement elle trouva une mince fissure qui descendait. Elle descendit dans le Monde Inférieur et chercha le Chef Soleil et son Foyer. Elle dut utiliser toute son intelligence pour éviter les monstres du Monde Inférieur, mais finalement elle vit une lueur faible au loin qu'elle savait devoir être le Chef Soleil. Elle traversa la terre stérile vers la lueur où elle trouva tout le foyer du Chef Soleil rassemblé autour de leur chef. Ils étaient tous des ombres pâles de leur gloire passée et Mère-Foyer aurait pu pleurer, mais elle avait besoin de toutes ses larmes pour le peuple. Un des guerriers la vit approcher et la défia. Elle lui parla de sa quête et il rit amèrement. "Nous n'avons pas de feu parmi nous, Mère. Nous sommes comme vous nous voyez, pâles reflets de notre gloire passée. Mais vous pouvez approcher notre chef si vous le souhaitez."

Mère-Foyer s'approcha du Chef Soleil et faillit pleurer quand elle vit combien il était pâle et sans vie. Il gisait là, brillant à peine, et elle désespérait de pouvoir aider son peuple. Mais alors elle réalisa qu'il lui parlait. Elle se pencha pour mieux entendre son faible murmure et l'entendit prononcer les paroles suivantes : "Bien que mon feu soit parti et ma lumière faible, ma semence peut encore faire jaillir un feu. Si tu peux vivifier ma semence, tu pourras prendre ce pour quoi tu as travaillé." Mère-Foyer sentit l'espoir à ces mots et accepta rapidement. Pendant trois jours et trois nuits, elle s'efforça de vivifier la semence du Chef Soleil et finalement, à la fin de la troisième nuit, elle connut le succès. La semence du Chef Soleil, bien que maigre, la brûlait à l'intérieur comme du feu et elle fut presque paralysée par la douleur. Pensant au peuple, elle se redressa avec effort et prit congé du Foyer du Soleil.

Lentement, elle retraversa la terre stérile et remonta par la fissure vers le Monde Supérieur. Elle se cacha pour éviter ceux attirés par l'étincelle en elle et, au fur et à mesure de son voyage, elle devenait de plus en plus grande alors qu'elle approchait du terme. À la surface, elle traversa aussi vite qu'elle put la terre en direction du peuple. Quand elle les atteignit, elle pleura encore car tous gisaient comme gelés ou morts, sauf Yemalio et Votank. Quand elle atteignit le foyer, elle haleta et tomba au sol tandis que l'accouchement la prenait. Avec Votank et Yemalio comme improbables sages-femmes, elle travailla pendant sept jours et sept nuits, seulement interrompue par les attaques de ceux attirés par l'étincelle en elle. Yemalio parvint à repousser ces derniers. Finalement, avec une poussée puissante, elle donna naissance à un vif jaillissement de feu qui atterrit sur le lit préparé pour lui par Votank.

Le feu réchauffa le peuple et chassa les Ténèbres et l'Altérité. Peu après, d'autres magies ramenèrent le Chef Soleil dans le ciel et Enfant-Trouvé revint avec de la nourriture. C'est ainsi que nous disons que le feu est le dernier enfant de Mère-Foyer et que nous les honorons tous deux.
Notes:

1. Les Ténèbres se réfèrent aux Uz et à leurs créatures, ennemis traditionnels des Votanki.

2. L'Altérité est l'ennemi le plus redouté des Votanki. Pour la plupart, elle consiste en le chaos car pour chaque manière correcte du comportement Votanki, il existe un comportement chaotique opposé et inapproprié. Bien sûr, les façons étrangères en général peuvent également être désignées comme Altérité.

3. Yelm.

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Comment les Poissons ont Perdu leurs Paupières

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
Aux jours où l'herbe était plus verte, les collines moins escarpées et les baies abondaient sur chaque buisson, les poissons avaient des paupières. Cela leur permettait de dormir facilement la nuit. Le seul problème était que pendant leur sommeil, ils devenaient des proies faciles pour un Monstre qui vivait dans une Caverne près de leur Ruisseau. Tandis qu'ils dormaient paisiblement, ce Monstre se glissait furtivement vers eux dans le ruisseau, les attrapait et les dévorait tout entiers. Les poissons essayèrent de poster des gardes, mais eux aussi s'endormirent. Après que cela eut duré un certain temps, les poissons décidèrent de demander au Créateur d'intervenir. Ils se réunirent tous et décidèrent que le plus ancien d'entre eux irait devant le Créateur pour lui présenter leur requête.

Les poissons voyagèrent longtemps et parcoururent une grande distance afin d'atteindre l'endroit où vivait le Créateur. Le Créateur se reposait au sommet d'une montagne devant eux, le menton appuyé sur son poing, le regard perdu dans le lointain. Les plus vieux poissons présentèrent leur requête. Il leur sembla qu'elle était très attentive à leurs paroles. À vrai dire, le Créateur était perdu dans ses pensées concernant des questions vraiment importantes que lui seul pouvait résoudre, et n'écoutait en réalité que d'une oreille distraite. "S'il vous plaît, Créateur," barbotèrent-ils, "vous devez faire quelque chose à propos du Monstre dans la Caverne avant qu'il ne nous mange tous !" Le Créateur se secoua et regarda les poissons. "Monstre ? Certainement, certainement," marmonna le Créateur en agitant sa main en direction des poissons. "Quelque chose doit être fait."

Les poissons naïfs, prenant cela pour une garantie, nagèrent jusqu'à leur Ruisseau. Grande fut la réjouissance dans le Ruisseau quand la nouvelle se répandit. Tous les poissons décidèrent de dormir cette nuit-là, confiants dans la garantie que le Créateur ferait quelque chose concernant le Monstre de la Caverne. Grande fut la gloutonnerie cette nuit-là tandis que le Monstre de la Caverne se nourrissait abondamment des poissons endormis. Le jour suivant, désespoir ! Plus de poissons que jamais avaient disparu.

Les poissons nagèrent en cercles, de-ci de-là, criant leur chagrin. "Oh, malheur à nous. Le Créateur avait promis qu'il ferait quelque chose, mais rien n'a été fait ! Que devons-nous faire ?" Toutes ces lamentations et ce grincement de dents de poissons furent entendus par Écureuil le Filou qui vint enquêter. "Qu'est-ce qui ne va pas, amis poissons ?", demanda Écureuil. "Oh, hélas et malheur, Ami Écureuil," dirent les poissons, "Le Monstre de la Caverne vient la nuit pendant que nous dormons et nous mange ! Le Créateur a dit qu'elle ferait quelque chose, mais elle n'a rien fait." "Oh, ce n'est pas vrai", mentit Écureuil, "Le Créateur m'a envoyé pour vous aider."

"Allez-vous vous débarrasser du Monstre de la Caverne ?" demandèrent les poissons excités. "Oh, rien de tel", dit Écureuil, frémissant intérieurement à l'idée d'affronter le Monstre dans sa Caverne. "Non, j'ai une meilleure idée," dit Écureuil. "Malheureusement, vous savez tous que le Créateur exige que nous soyons récompensés pour nos idées, n'est-ce pas ?" Les poissons n'avaient jamais entendu cela auparavant, mais ils crurent chaque mot que leur disait Écureuil. "Comment pouvons-nous vous récompenser ?" demandèrent les poissons. "Eh bien, ce n'est pas grand-chose mais j'aimerais tous les petits cailloux jaunes qui se trouvent au fond de votre Ruisseau". Les poissons ne leur accordaient aucune valeur, alors ils les rassemblèrent rapidement et les empilèrent devant Écureuil.

Les yeux d'Écureuil s'écarquillèrent d'avidité devant tout cet or et cet ambre avant de dire : "Le problème, tel que je le vois, est que pendant que vous dormez les yeux fermés, le Monstre s'approche furtivement de vous, vous attrape et vous mange." "À mon avis, ce dont vous avez besoin, c'est d'apprendre à dormir les yeux ouverts." Écureuil leur montra rapidement comment accomplir cet exploit. Tout ce qu'ils avaient à faire, dit-il, était de garder leurs paupières ouvertes.

Cette idée excita les poissons qui annoncèrent bruyamment qu'ils le feraient dès cette nuit-là. Remerciant profusément Écureuil pour son aide, ils s'installèrent pour dormir les yeux ouverts. Cependant, ils eurent toutes les peines du monde à essayer de dormir ainsi. Malgré tous leurs efforts, aucun d'entre eux ne put garder les yeux ouverts toute la nuit. Tôt ou tard, leurs paupières commençaient à s'affaisser et avant qu'ils ne s'en rendent compte, ils étaient endormis. Aucun d'entre eux ne réussit à rester endormi toute la nuit avec les yeux ouverts. Heureusement, le Monstre qui vivait dans la Caverne avait mangé tant de leurs congénères la nuit précédente qu'il n'avait pas faim, donc aucun ne fut dévoré cette nuit-là. Comme ils avaient tous survécu à la nuit, ils supposèrent que le conseil d'Écureuil les avait sauvés. Ils étaient si excités par leur succès apparent qu'ils proclamèrent haut et fort à tous combien leur ami Écureuil était formidable. Leur joie prit fin le lendemain matin lorsqu'ils réalisèrent que le Monstre qui vivait dans la Caverne s'était une fois de plus rassasié d'eux.

"Pourquoi, ô grand et sage Écureuil, ton plan n'a-t-il pas fonctionné ?", se lamentèrent les poissons le lendemain matin. "Pourquoi devons-nous souffrir ainsi ?", supplièrent-ils. Écureuil, les regardant du haut d'une branche surplombant le Ruisseau, répondit : "Il me semble que vous êtes simplement trop bêtes pour dormir les yeux ouverts." "Que devons-nous faire alors ?", implorèrent-ils. "J'ai un autre plan pour vous permettre de dormir les yeux ouverts, mais vous devez me faire confiance." "Oh, nous te faisons confiance, nous te faisons confiance, ami Écureuil, que devons-nous faire ?" "Ce que je vais faire va faire un peu mal, mais à long terme, je sais qu'il y aura des avantages." "Mais nous n'avons aucun moyen de te payer pour ton idée, ami Écureuil. Plus de cailloux jaunes." "Ne vous inquiétez pas du paiement, amis poissons," répondit Écureuil. "Parfois, une bonne action est sa propre récompense. Vous, les poissons, devez vous aligner là-bas le long de la rive et je vous aiderai à dormir les yeux ouverts. Comme je l'ai mentionné auparavant, cela fera un peu mal, mais à long terme, cela en vaudra la peine."

Alors, les poissons firent ce qu'Écureuil leur demandait et s'alignèrent le long de la rive du Ruisseau. Tandis qu'Écureuil marchait le long de la rive, passant d'un poisson à l'autre, il leur coupait les paupières avec une pierre tranchante, rassemblant les paupières dans une sacoche en peau à son côté. Les poissons se lamentèrent et se plaignirent quand ils réalisèrent ce qu'Écureuil avait fait. "Qu'est-ce que tu nous as fait, monstre !", se plaignirent-ils. "Ingrats," répondit Écureuil, "Maintenant, vous pourrez dormir les yeux ouverts toute la nuit sans avoir à vous inquiéter qu'ils se ferment." Les poissons grognèrent et crachèrent des malédictions à Écureuil, mais furent forcés de fuir sous l'eau parce que le soleil blessait terriblement leurs yeux non protégés. Pourtant, cette nuit-là, les poissons virent effectivement le Monstre qui vivait dans la Caverne avant qu'il n'atteigne le Ruisseau, bien qu'ils fussent tous endormis à ce moment-là ! Cela leur donna l'avertissement dont ils avaient besoin pour s'éloigner à la nage du Monstre, et tous survécurent à la nuit. Cela rendit les poissons si heureux qu'ils nagèrent immédiatement jusqu'à l'endroit où Écureuil se prélassait au soleil sur une branche au-dessus du Ruisseau. "Écureuil, comment pouvons-nous jamais te remercier pour ton aide ?", crièrent-ils. "Oh, pas besoin de me remercier," répondit Écureuil, se reposant sur sa nouvelle cape de pluie brillante faite de paupières de poissons tout en comptant ses cailloux jaunes, "Une bonne action est sa propre récompense."
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Message par 7Tigers »

Comment le Tigre a Obtenu son Rugissement

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
I y a bien longtemps, quand tous les animaux vivaient ensemble, ils se reconnaissaient par leurs voix. "Bonjour Éléphant," pouvait-on entendre, "Salut, Orignal", "Bon après-midi Castor" et ainsi de suite.

Mais vint un temps où il y eut trop d'animaux et ils commencèrent à vivre de plus en plus éloignés les uns des autres afin d'avoir assez d'espace pour vivre.

Alors tous les animaux commencèrent à apprendre des cris uniques qui permettraient aux autres de les reconnaître de loin. Lion fut l'un des premiers à apprendre un nouveau cri, un puissant rugissement qui résonnait à travers les collines et les vallées. Mais bientôt tous les animaux apprirent de nouveaux cris et chacun se mit à les reconnaître par leur appel.

L'Orignal beuglait, le Plongeon appelait, le Hibou hululait, la Souris couinait, le Loup hurlait, le Chien aboyait, chacun apprit un son unique.

Tous sauf le Tigre. Alors qu'un animal pouvait dire où se trouvait l'Orignal de loin, tout ce que le Tigre pouvait faire était de crier aussi fort qu'il le pouvait. Il criait jusqu'à s'enrouer et personne ne savait qui il était. Il criait et l'Éléphant lui répondait par une sonnerie en demandant "Qui est-ce ?" Après un moment, il se rendit compte que les autres animaux commençaient à rire et, pire encore, à le prendre en pitié, alors il se cacha dans sa caverne pour ne pas avoir à faire face à qui que ce soit.

Eh bien, il y serait encore aujourd'hui, mais ce coquin d'Écureuil décida de lui rendre visite pour voir ce qui n'allait pas. L'Écureuil trouva sa caverne et bavarda un bonjour au Tigre. Pas de réponse. L'Écureuil jacassa encore plus fort et finalement le Tigre lui demanda ce qu'il voulait.

"Je voulais simplement te voir et passer du temps avec toi, ami Tigre. Comment vas-tu aujourd'hui ?"

"Oh, très bien, ami Écureuil, très bien," dit le Tigre d'une voix irritée.

"Pourquoi, qu'est-ce qui ne va pas, Tigre ?" demanda l'Écureuil.

"Oh, rien," répondit le Tigre, "C'est juste que chaque animal sauf moi a un merveilleux nouveau son ou cri qu'il peut utiliser pour faire savoir aux autres où il se trouve."

"Oh Tigre, ce n'est pas vrai, le Lapin a déjà donné sa voix à l'Alouette et quant aux poissons, eh bien..."

"Écureuil, personne ne se soucie des poissons et le Lapin n'est personne non plus. Mais moi, je suis un grand animal et je devrais faire un grand son. Mais que puis-je faire, juste parler, et même l'Homme peut faire cela," dit-il avec mépris.

"Eh bien, il est vrai que j'ai entendu le Lion se vanter de sa grandeur avec son puissant rugissement et combien de temps il s'était écoulé depuis qu'il t'avait vu..."

"Ce vantard ! Si j'avais mon propre son, je lui montrerais qui est le grand. Je donnerais n'importe quoi pour avoir mon propre son."

Les yeux de l'Écureuil s'illuminèrent et il demanda, "N'importe quoi ?"

"Oui," dit le Tigre, "N'importe quoi."

En ces temps-là, ce n'était pas seulement le Lion qui avait une grande crinière de poils hirsutes sur sa tête. Le Tigre aussi avait une belle crinière sur sa tête et c'était sa fierté et sa joie.

L'Écureuil dit : "Je peux t'apprendre à faire un son puissant si tu me donnes..."

"Quoi," demanda le Tigre, "que veux-tu que je te donne pour que tu m'apprennes à faire un son puissant ?"

L'Écureuil sourit car c'était exactement la question qu'il voulait que le Tigre pose. "Oh, pas grand-chose Tigre, juste ta crinière."

"Ma crinière," cria le Tigre, "mais j'ai la meilleure crinière du monde, elle est bien meilleure que celle du Lion."

"Eh bien, c'est vrai", dit l'Écureuil, "mais cela ne te sert pas à grand-chose si tu ne sors pas de cette caverne où les animaux peuvent la voir. Bientôt tout le monde pensera que le Lion a la meilleure crinière si personne ne voit jamais la tienne."

Le Tigre réfléchit longuement. Il aimait vraiment sa crinière mais il commençait à en avoir assez d'être enfermé dans sa caverne. "D'accord," dit-il, "tu peux avoir ma crinière mais tu dois m'apprendre à faire un son puissant."

"Oh, je t'apprendrai à faire un son puissant, Tigre, ne t'inquiète pas," dit l'Écureuil.

Alors l'Écureuil prit un couteau magique en pierre noire qu'il avait pris à l'Homme Sombre et rasa toute la crinière du Tigre. Il mit les poils dans son sac spirituel avec le couteau magique.

"Qu'est-ce que tu vas faire de ma crinière ?" demanda le Tigre avec suspicion.

"Oh, je promets de ne pas te causer de mal avec ces poils, ami Tigre, ne t'inquiète pas. Allons à l'endroit où j'enseigne aux animaux à faire des sons puissants."

Le Tigre et l'Écureuil traversèrent des vallées et des forêts et franchirent des montagnes jusqu'à ce qu'ils atteignent une clairière sombre. L'Écureuil dit : "Pour que ma magie fonctionne, tu dois fermer les yeux et les garder fermés jusqu'à ce que je te dise le contraire."

"D'accord," dit le Tigre, "mais pas de tours."

L'Écureuil sourit et, prenant la Hache Brillante qu'il avait empruntée à l'Homme de Pierre, il fendit un arbre souple en deux. Grognant et s'efforçant, il força la moitié de l'arbre jusqu'au sol et l'attacha à un autre arbre. Il fit ensuite tenir le Tigre sur ses pattes arrière juste à côté de l'autre moitié.

"Très bien Tigre, je vais maintenant faire ma magie, garde les yeux fermés." Il commença à faire des bruits sans sens et dit au Tigre : "Maintenant Tigre, tu dois uriner pour que la magie tienne."

Le Tigre dit : "Quelle étrange magie est-ce, Écureuil. Essaies-tu de me tromper ? Car si c'est le cas..."

"Oh Tigre, je te promets que tu feras vraiment un son puissant si tu me laisses finir ma magie."

"D'accord," dit le Tigre, "si tu promets."

Alors le Tigre commença à uriner. Tchop, la hache s'abattit, swish, le tronc fendu remonta, clac, directement sur l'organe du Tigre.

Oh oui, le Tigre apprit qu'il pouvait faire un son puissant et l'Écureuil apprit qu'il pouvait courir beaucoup plus vite qu'il ne l'avait jamais pensé possible. Finalement, le Tigre cessa de poursuivre l'Écureuil et dut se résoudre à être sans crinière. Il se consola à la pensée qu'il pouvait effectivement faire un son puissant, car tout ce qu'il avait à faire était de penser à ce que l'Écureuil lui avait fait pour faire sortir un puissant rugissement de ses poumons.

Et l'Écureuil, qu'a-t-il obtenu de son tour à part une grande histoire ? Eh bien, jusqu'à ce jour, quand vous voyez l'Écureuil, vous remarquerez qu'il a deux touffes joyeuses de fourrure couleur tigre aux extrémités de ses oreilles et sa queue est beaucoup plus touffue qu'auparavant. Et si vous êtes un jour près d'un Tigre qui entend un Écureuil, vous verrez ses yeux se rétrécir et il aura l'air de penser à grimper à cet arbre pour attraper cet Écureuil.
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

Message par 7Tigers »

Une Visite à Elkoi

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
Très cher Felicitus,

Je te remercie pour tes aimables pensées en cette heure de besoin. Oh, comme les puissants sont tombés ! Penser qu'une remarque imprudente comparant les fesses de Fitzlune à l'orbe de sa mère puisse être si mal prise. (Maudite soit ma langue déliée ! On pourrait croire que j'aurais mieux à faire lors d'une orgie que d'inventer des plaisanteries). L'exil est une punition sévère, je trouve, considérant le crime. Je crains que, tel une fragile fleur lunar, je ne me flétrisse et ne périsse loin du regard bienveillant de notre bien-aimé empereur. Et que dire de Glamour ? La reverrai-je avant de mourir ? J'espère que tu continueras à plaider ma cause auprès de Moonson et à l'assurer de mon repentir complet. (Et que je m'efforcerai désormais de tenir ma langue plus fermement). Mais je t'implore de ne pas risquer d'attirer sur toi le mécontentement de Fitzlune! Avance prudemment de peur que, comme moi, tu n'attires sa fureur sur ta propre tête.

C'est en fait amusant, d'une manière extrêmement douloureuse, qu'un être tel que moi, qui jadis suivait le sillage de la majesté, soit maintenant poussé à l'exil. Alors qu'avant je vivais à Glamour, la plus magnifique cité de tout Glorantha, et visitais des trous d'enfer impressionnants comme Alkoth ou des lieux splendides comme Jillaro, je suis maintenant réduit à visiter des porcheries (littéralement) comme l'endroit que je visite actuellement. Cela s'appelle Elkoi et se trouve aux confins de l'Empire ; en fait, techniquement, nous ne sommes ici que pour soutenir le monarque local, une limace appelée Glyptus le Bon, dont le grand-père fut placé sur le trône par les forces Lunars. La réalité, bien sûr, est que ce Glyptus ne peut pas percer un furoncle (dont il en a beaucoup, j'en suis sûr) sans notre approbation. (J'imagine qu'on devrait d'abord lui montrer comment faire quelque chose d'aussi compliqué que percer un furoncle). Nous construisons ici un petit temple mignon dédié aux Sept Mères, et des missionnaires tentent d'appliquer un vernis de culture Lunar sur les locaux comme on appliquerait une couche de peinture sur des latrines. J'ai eu le plaisir douteux de dîner avec le Roi Bon à Rien et sa famille tout aussi douteuse, ainsi qu'avec les notables Lunars locaux. Ces notables représentaient tout l'éventail habituel des personnages que l'on rencontre en province, allant des optimistes bien intentionnés mais égarés aux opportunistes cyniques et blasés qui attendent juste de quitter cet endroit pour retourner quelque part de plus intéressant. Le dîner fut d'un ennui immense et comportait certaines des pires saletés qui aient jamais traversé mon assiette. Après, on m'a fait visiter la ville et on m'a montré les attractions. Les murs sont constitués d'énormes blocs de pierre que les locaux prétendent avoir été posés par des géants. Ils ne sont rien comparés aux remparts d'Alkoth, sans parler de ceux de Glamour, mais ils sont assez intéressants, je suppose. Entre les murs s'entassent les maisons de la plupart des habitants, un groupe primitif et superstitieux de sauvages qui ont l'habitude attachante de garder des cochons dans leurs maisons. Malheureusement, une hygiène convenable semble se limiter au complexe Lunaire en construction à l'extérieur des murs principaux. Tout simplement charmant. On m'a assuré qu'Elkoi représente le summum de la culture et de la sophistication à Balazar comparé aux deux autres citadelles, alors que la Déesse me préserve de jamais les visiter ! L'ensemble de l'endroit ressemble à quelque chose du passé lointain. Je suis sûr que nos ancêtres lointains vivaient un peu comme cela. (Bien que je sois positif qu'ils devaient sentir meilleur !) Somme toute, un endroit où je ne souhaiterais pas passer beaucoup de temps. Bizarrement cependant, on me dit que des groupes de nobles Lunaires viennent régulièrement à Balazar pour chasser et se rapprocher de la nature.

J'ai décidé de m'endurcir face à l'exil et de m'assurer que je continue d'être un digne représentant de l'Empire. Je prévois de voyager vers l'est aussi loin que possible et je continuerai à t'envoyer des lettres des lieux que je visite.

Prends bien soin de toi et porte-toi bien !

Ton ami,
Fresser
(Jadis de Glamour)
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

Message par 7Tigers »

Le Testament de Balazar Fils de la Lumière

Une histoire de Oliver D. Bernuetz
Ce récit a été découvert écrit en Languedefeu sur un rouleau d'épais cuivre dans les "archives" du temple de Yemalio dans la citadelle d'Elkoi. Personne n'avait pu le lire depuis des centaines d'années.

Je m'appelle Balazar, surnommé Fils de la Lumière, et voici mon histoire. Je n'écris pas ceci pour me glorifier mais comme une faveur pour un ami cher. Il m'a demandé de rédiger ce récit de ma vie pour le léguer à mes enfants. J'ai demandé à Trilus pourquoi cela serait nécessaire et il m'a simplement regardé avec l'un de ces regards tristes et sages qui lui sont propres, et j'ai sagement évité d'en demander davantage. Tous me connaissent comme un homme qui ne se vante pas de ses accomplissements, alors je m'abstiendrai de me vanter et vous raconterai simplement la vérité telle que je la connais. Mon dieu Tharkantus, connu des étrangers et des femmes sous le nom de Yemalio, n'attend pas moins de moi.

Je suis né dans la terre de Vanch dans une famille qui n'était ni de l'ordre le plus bas de la société ni du plus élevé, mais plutôt quelque part entre les deux. Mon père était un adepte du Dieu du Dôme du Soleil, Tharkantus, avec un certain statut dans le culte. Aucun présage étrange, augure ou événement mystique n'a annoncé ma naissance, juste un accouchement long, difficile et malheureusement, finalement fatal pour ma pauvre mère. Mon père était heureux de la naissance de son premier et, comme il s'avéra, unique fils, et dans le véritable style stoïque des Tharkanti, il semblait impassible face à la mort de ma mère. Pourtant, il ne s'est jamais remarié et a perdu son rang dans le culte à cause de cela. J'ai réalisé bien plus tard que mon père avait été profondément attristé par la perte de ma mère qu'il devait avoir aimée tendrement, mais qu'il s'était forcé à continuer pour moi. Sa tante, une femme sévère, sans amour mais extrêmement compétente, fut chargée de moi quand j'étais enfant. C'est au rejet de certains aspects de sa personnalité que j'estime devoir les meilleurs aspects de mon propre caractère.

Quand j'ai été assez âgé, j'ai volontiers déménagé au Temple pour poursuivre ma formation, et à partir de ce moment, mon éducation, ma formation et mon initiation éventuelle au culte n'étaient pas différentes de celles de centaines d'autres garçons, donc je ne vous ennuierai pas avec les détails. Je me suis assez bien débrouillé dans la plupart des tâches pour mériter les éloges de mes sévères professeurs, mais dans deux domaines j'excellais. L'un était le combat à la lance et l'autre était le commandement des hommes. Dès le début de mon séjour au Temple, je suis devenu un meneur, même pour des garçons bien plus âgés que moi.

Après l'initiation, ma progression dans le culte a été régulière et beaucoup plus rapide que celle de mes compagnons d'âge. Pourtant, je suis fier de dire que je n'ai jamais perçu de ressentiment de leur part. J'ai fait ce que je devais faire et ne me suis jamais vanté de mes actes car mes actes parlaient d'eux-mêmes. Je n'ai rejeté aucun homme et j'étais fier de les appeler tous amis. Je n'ai détourné mon regard d'aucune tâche et j'ai fait ce que mon Dieu et mon Temple attendaient de moi. J'ai été l'un des plus jeunes initiés à atteindre le statut de seigneur dans le culte et peu après je suis également devenu acolyte. En récompense de mes accomplissements et de ma loyauté, on m'a confié le commandement de l'une des fameuses Légions de Lance de Vanch qui servaient si bien l'Empereur dans ses batailles contre ses ennemis. Je l'ai menée à sa gloire et à celle de l'empereur. J'avais rapidement progressé et c'était comme si je contemplais mon avenir depuis un précipice élevé.

C'est de ce précipice que je suis tombé. Je ne parlerai pas du passé, qu'il reste où il est et que Dayzatar le protège de tous les regards. Tout ce que je dirai, c'est que mon crime a été jugé grave et beaucoup de ceux qui avaient été mes pairs et mes mentors ont réclamé mon sang. J'ai estimé n'avoir commis aucun crime et j'ai exigé le droit de voyager dans l'Autre Monde pour laisser le Dieu me juger. Ils ne pouvaient pas me le refuser et quand je suis revenu de ma Quête portant la Lance, Lumière de l'Aurore, un signe clair de la faveur du Dieu, ils ne pouvaient pas me faire tuer. Mais ils pouvaient me bannir, et j'ai été forcé de quitter Vanch.

Je suis parti seul, à pied, portant mon armure et portant Lumière de l'Aurore sur mon épaule. Alors que je m'éloignais du Temple, j'ai découvert que j'étais suivi, d'abord par Trilus (le fidèle et loyal Trilus), puis par d'autres. Bientôt, j'étais suivi par une petite bande de lanciers. Cela a considérablement allégé mon cœur affligé. Je me suis tourné pour leur parler, montant sur un grand rocher pour le faire, et les ai suppliés de ne pas se souiller et ruiner leurs chances dans le culte en me suivant. Tous ont refusé et j'ai été si ému par cela que j'ai été incapable de parler pendant un certain temps. Quand je me suis remis, je leur ai dit que si nous devions voyager ensemble, nous devrions voter pour un chef de notre bande. Trilus a sauté sur le rocher à côté de moi et a proposé mon nom comme chef. J'ai attendu d'entendre d'autres candidats, mais aucun autre n'a été proposé. Puis j'ai moi-même nommé Trilus, mais quand nous sommes venus voter, aucune voix sauf la mienne n'a parlé pour Trilus. Ainsi, je suis venu une fois de plus à diriger un groupe d'hommes. Nous nous sommes embrassés et avons prêté serment les uns aux autres, proclamant notre fraternité. Je n'avais pas prévu où j'allais, n'en ayant pas vraiment souci, mais maintenant que j'avais à nouveau des suivants, je ne pouvais pas être aussi négligent. J'ai demandé des suggestions et plusieurs directions différentes ont été proposées. Aucun consensus n'a pu être atteint. J'ai demandé le silence et j'ai dit que nous devrions laisser le Dieu décider. Cette suggestion a rencontré l'approbation générale et, trouvant un endroit plat, j'ai sanctifié le sol et doucement enfoncé la pointe inférieure de Lumière de l'Aurore dans le sol à une courte distance. J'ai appelé le Dieu à nous montrer la direction à prendre. Nous avons tous retenu notre souffle et attendu. Peu après, Lumière de l'Aurore a commencé à briller plus fort que la normale et s'est doucement renversée pour pointer dans une direction nord-est. Ce serait le nord-est. Ce que nous ferions une fois là-bas, j'ai laissé au Dieu le soin de nous le montrer.

Nous avons rassemblé nos biens et sommes partis vers l'est. Au fur et à mesure de notre progression, davantage de partisans ont rejoint notre bande qui s'est agrandie peu à peu. Habituellement, ces nouveaux fidèles étaient des jeunes hommes agités, mais parfois un Tharkanti plus âgé se joignait à nous. Tous acceptaient de me suivre et nous avons bientôt eu une armée, une très petite armée, mais une armée néanmoins. Nous nous exercions pendant notre marche et apprenions à combattre comme une véritable unité.

Partout où nous passions, nous nous renseignions sur les terres plus au nord-est, et partout on nous parlait de leurs terres et de comment ils connaissaient le Soleil et la Lumière dans les Collines. Finalement, nous sommes arrivés dans des contrées où Tharkantus et Yelm étaient inconnus et où le Grand Rebelle lui-même était vénéré ! Ces gens vivaient dans une telle erreur ! Ils connaissaient le Soleil et l'appelaient Elmal, mais ils reniaient Yelm. Ces Tarshites, malheureusement, étaient un peuple fort et nous avons décidé de ne pas leur montrer l'erreur de leurs voies. Ils nous ont parlé d'une terre au nord-est appelée Terre des Votanki où les gens vivaient dans une triste ignorance des dieux civilisés. Ils ne cultivaient pas la terre, ne gardaient pas d'animaux sauf des chiens qu'ils appelaient leurs parents, et vénéraient des esprits et des dieux qu'on ne trouvait nulle part ailleurs. Les Tarshites nous ont dit que les Votanki, nommés d'après leur ancêtre commun, sortaient parfois pour piller mais la plupart du temps restaient entre eux. Toutes ces terres, tant celles des Tarshites que des Votanki, avaient été gouvernées par les maudits adorateurs de dragons dont l'empire avait été renversé à l'époque de mon grand-père. Les Votanki, qui avaient fait partie de l'empire, étaient opprimés par les hommes sombres et les hommes-arbres qu'ils avaient à leur tour opprimés sous l'empire.

Nous nous sommes demandé si c'était là que le Dieu nous guidait. Nous avons décidé à nouveau de demander au Dieu de nous guider. Un tirage au sort fut organisé et sept furent choisis. Les sept jeûnèrent pendant sept jours et sept nuits. Les sept furent ainsi purifiés, confessés, et finalement bénis. Ces sept se défirent de leurs attaches et, vêtus du ciel, chacun saisit un javelot qui avait été consacré à cet effet. Chacun fixa le Saint Yelm jusqu'au point d'être aveuglé par le soleil, puis tourna trois fois sur lui-même sauvagement avant de lancer son javelot. Les sept javelots atterrirent dans la direction de la Terre des Votanki. C'est ainsi que les Dieux firent connaître leurs intentions.

Nous avons décidé d'en apprendre le plus possible sur les Votanki tout en servant l'un des nobles Tarshites comme mercenaires, puisque cela nous permettait de mieux travailler ensemble comme une véritable unité. Nous avons acheté quelques esclaves Votanki aux Tarshites et entrepris d'apprendre leur langue et leurs coutumes. Nous avons décidé que les libérer servirait au mieux notre dessein, car l'adhésion aux anciennes façons ne faisait en aucun cas partie de notre plan. Nous avons tendu nos bras en signe de fraternité à ces Votanki et leur avons enseigné les voies du Dieu. Ils devinrent nos premiers disciples Votanki. Nous leur avons demandé quelle voie nous devrions suivre pour gagner la confiance des Votanki et d'une seule voix ils ont répondu que nous devions rechercher la faveur et l'approbation d'un de leurs chamans, Visage Bleu. Ce Visage Bleu, affirmaient-ils, était des clans mais n'appartenait à aucun clan spécifique et était respecté par tous les Votanki. Il avait, nous dirent-ils, vécu éternellement et était le plus sage d'entre eux. Où pouvions-nous trouver cet homme, avons-nous demandé, et ils nous ont dit qu'on le trouvait toujours là où on avait besoin de lui. Nous avons décidé de chercher ce Visage Bleu après avoir estimé que nous étions enfin prêts à entrer dans la Terre des Votanki. Finalement, après environ un an, nous avons décidé que nous nous connaissions assez bien et parlions assez bien le votanki, alors nous avons quitté notre emploi à Tarsh.

Nous nous sommes arrêtés à la frontière entre la Terre des Votanki et le dernier royaume civilisé, Tarsh, et avons fait des sacrifices à tous nos dieux, Tharkantus, Yelm, Étoile Polaire, Dayzatar, même la Bonne Déesse, pour la réussite de notre entreprise. N'ayant aucun moyen de trouver le chaman Visage Bleu, nous avons décidé en conseil que nous serions lents et sûrs dans notre approche des Votanki et essaierions d'abord d'approcher un groupe avec des offres d'alliance contre les hommes sombres et les hommes-arbres.

Nos frères Votanki ont suggéré que nous approchions d'abord le clan du Wyrm Rouge car ils étaient le clan le plus proche de la frontière avec Tarsh, et nous avons accepté de le faire. Nous avons envoyé nos frères Votanki au Wyrm Rouge et leurs chefs ont accepté de nous rencontrer. Le Wyrm Rouge avait été tristement décimé par les attaques des hommes sombres et était impatient d'obtenir notre aide. Ils étaient cependant quelque peu méfiants quant à nos intentions puisqu'ils n'avaient pas les moyens de nous engager et qu'en fait, les Votanki avaient plus d'expérience à se louer comme mercenaires qu'à en employer. Leur chef, l'Ancien Pied-de-Terrier, nous a demandé franchement ce que nous voulions en Terre des Votanki car c'est une terre dure et pauvre, adaptée uniquement aux chasseurs. J'ai répondu que mon Dieu nous avait conduits ici pour une raison et que nous voulions nous faire un foyer ici. Il a répondu que son peuple n'avait de terres que pour lui-même et n'en avait pas à partager. Il pensait que si nous pouvions chasser les hommes sombres, peut-être pourrions-nous avoir la terre où ils vivaient, cependant même cela devrait être approuvé par tous les clans, et ils n'avaient pas été unis sous l'un des leurs depuis de nombreuses, nombreuses années. Pas depuis l'époque de leur roi légendaire Hargaard Poing-d'Argent au moins. Nous avons tenu une rapide réunion de conseil et accepté de commencer par aider les Wyrms Rouges et de voir où les choses iraient à partir de là.

Les hommes sombres étaient complaisants et imprudents. Utilisant nos magies de lumière et d'anti-ténèbres, nous nous sommes abattus sur eux comme un marteau sur une enclume. La combinaison de nos vaillants Templiers et des éclaireurs indigènes s'est avérée excellente. Malgré les meilleurs efforts des hommes sombres, qui se battaient comme des démons quand nous les avions acculés, nous les avons délogés de leur repaire et chassés dans la nature sauvage. Notre succès et l'efficacité de notre magie contre eux ont poussé de nombreux jeunes hommes à renier leurs voies traditionnelles et à faire vœu de ne suivre que Yemalio, rejetant tous les autres. Cela ne plaisait évidemment pas aux anciens des Wyrms Rouges et je craignais la dissension que cela apporterait. Pendant la célébration de notre victoire, j'ai demandé le silence et me suis levé devant tous les Wyrms Rouges et mes propres fidèles pour leur faire un discours. J'ai remercié tout le monde pour leur aide dans la déroute des hommes sombres et j'ai loué la bravoure des jeunes hommes et de mes propres Templiers. Avant que les protestations des anciens ne deviennent trop vocales, j'ai également loué leurs voies traditionnelles et dit aux jeunes hommes que je ne pouvais pas les accepter parmi mes fidèles de Yemalio jusqu'à ce que mon Dieu soit accepté par les Votanki. Je leur ai dit que je devais trouver le chaman Visage Bleu et lui demander ce que je devrais faire pour que Yemalio soit accepté par les Votanki.

"Il doit être accepté comme parent, accepté comme chef et guerrier", répondit quelqu'un d'une voix forte et claire. Surpris, nous avons tous cherché la source de la voix et nous avons vu un vieil homme à l'aspect puissant dont le corps était couvert de tatouages bleus de pouvoir. À côté de lui se tenait un énorme chat à dents de sabre aux crocs gravés de runes. Ce ne pouvait être nul autre que Visage Bleu lui-même et son aide Coureur Gris Croc-de-Rune. Une fois passé leur choc, tous se précipitèrent pour faire une place au chaman près du feu. Nous lui avons demandé pourquoi il était là et il a répondu qu'il était là parce qu'on avait à nouveau besoin de lui. Il m'a dit que mon Dieu était nécessaire mais que pour être accepté, moi, en tant que représentant de mon dieu, je devrais me marier dans la famille des Votanki. Mais d'abord, je devais gagner le respect et l'amour des Votanki. Comment devais-je faire cela, me suis-je demandé. Visage Bleu a suggéré une ligne de conduite. Si j'aidais les clans à chasser les hommes sombres du Votankiland et si je respectais leurs coutumes, je me ferais des amis parmi eux. Si j'acceptais leurs façons et me donnais à eux et à leurs dieux, ils m'aimeraient. En privé, il m'a plus tard dit à l'oreille que je devrais chercher et courtiser Rigtaina la nymphe chasseresse, fille d'Enfant-Trouvé et de la Mère Sauvage. J'ai brièvement réfléchi à cela et j'ai dit que je pensais que cela semblait être une sage ligne de conduite. Je devrais toutefois d'abord consulter mes fidèles. Visage Bleu a dit qu'il resterait assez longtemps pour entendre notre décision.

Le lendemain matin, nous nous sommes réunis en privé et avons discuté de la ligne de conduite suggérée par Visage Bleu. Il nous semblait que le Dieu nous avait conduits ici précisément dans ce but, bien qu'il nous fût difficile de comprendre pourquoi Yemalio voudrait que nous vivions ici, privés de sa sainte parenté. Cependant, les voies des dieux sont parfois étranges pour tous, alors nous avons voté et décidé que nous resterions dans cette terre austère pour en faire la nôtre. Nous avons fait connaître notre décision à Visage Bleu et il nous a dit qu'il reviendrait quand on aurait besoin de lui. Il s'est tourné et a quitté le camp.

Que dire des années suivantes ? Nous avons repoussé les hommes sombres de plus en plus loin dans la nature sauvage. Nous avons conclu une trêve avec les hommes-arbres et ils ont accepté, en partie grâce à leur relation amicale avec mon Dieu, de laisser les Votanki tranquilles. Heureusement, les Votanki n'aiment pas les forêts que les hommes-arbres chérissent, donc tant que les Votanki acceptaient de ne pas brûler les forêts, l'accord était facile à respecter. Nous avons travaillé très dur pour les empêcher de le faire. Les hommes de pierre qui vivaient à proximité dans l'une de leurs cités souterraines, nous ne les avons pas vus du tout et nous nous en sommes réjouis. Les hommes sombres, en revanche, nous les avons chassés sans pitié et tués partout où nous les trouvions. Il nous a fallu près de quatre années entières pour le faire, mais finalement nous les avons chassés dans les bien nommées Terres Sauvages des Aînés. De plus en plus de clans sont venus compter sur nous et nous suivre, et j'ai tenu parole en n'autorisant pas les jeunes hommes à rejoindre Yemalio. J'ai respecté leurs coutumes, cherchant à devenir membre de leur culte de chasseurs d'Enfant-Trouvé, et vivant ma vie selon leurs règles. J'ai exhorté mes fidèles à prendre des épouses Votanki et à respecter leurs coutumes, et la plupart l'ont fait. Pas le loyal Trilus, cependant.

Dans notre cinquième année dans cette terre, je participais à leur Grande Chasse quand j'ai remarqué des formes de taille humaine se faufilant dans les broussailles. J'ai rapidement réalisé qu'il devait s'agir des redoutables nymphes chasseresses, ou vily, dont les chasseurs Votanki m'avaient parlé. Ces vily sont les suivantes et les enfants de Rigtaina. J'ai poursuivi ma chasse, en veillant à ne briser aucun tabou. La proie que je recherchais était l'un des puissants taureaux aurochs qui hantaient ces bois et qui étaient devenus assez rares en raison des déprédations des hommes sombres. On m'avait assuré que seul un fou poursuivrait l'un de ces monstres à mains nues, surtout sans armure ni armes métalliques. Dans un esprit de bravade insensée, j'ai décidé pourtant que je ne chercherais pas de prix moindre. Utilisant les compétences de pistage que j'avais apprises de mes amis Votanki, j'avais trouvé et pisté l'une de ces grandes bêtes. Portant trois javelots et une lance solide avec une tête en pierre tranchante comme un rasoir et une pièce transversale robuste, j'ai suivi la grande créature. Se sachant à juste titre immunisée contre les menaces ordinaires, la grande bête se déplaçait lentement à travers les broussailles. Bientôt, je l'ai repérée. C'était en effet un exemple absolument monstrueux de son espèce et, essayant de ne pas être distrait par les vily toujours vigilantes, je me suis approché à distance de javelot.

Les Votanki utilisent un dispositif appelé propulseur pour lancer leurs javelots et leur donner plus de force. Faisant appel à une magie d'Enfant-Trouvé, j'ai lancé le dard de toutes mes forces vers la grande bête. Le dard s'est enfoncé profondément dans le flanc du taureau et, utilisant un sens surnaturel, il s'est tourné vers moi et a commencé à charger. Offrant une prière à Tharkantus à la vue de la bête monstrueuse chargeant vers moi aussi vite qu'un cheval, j'ai lancé un autre dard sur elle. Un autre bon tir, mais pas assez bon pour tuer. Puis j'ai lancé mon dernier projectile et j'ai eu juste assez de temps pour préparer ma lance. Plutôt qu'une tentative futile d'arrêter la charge de la bête monstrueuse, je l'ai utilisée pour sauter par-dessus la grande créature. Elle est passée en fracassant les broussailles, brisant les petits arbres comme des brindilles. Je me suis précipité vers un affleurement rocheux proche et j'entendais la bête enragée déchirer le sol derrière moi quand, avec un grand reniflement, je l'ai entendue se diriger vers moi ! J'ai risqué un coup d'œil par-dessus mon épaule et je l'ai vue foncer sur moi comme l'un des grands glissements de terrain de ma patrie. Elle gagnait rapidement du terrain et j'ai réussi à trouver une réserve désespérée de vitesse quelque part et j'ai réussi à utiliser ma lance à nouveau pour me propulser sur l'affleurement rocheux juste avant que le taureau ne m'atteigne. Il a frappé l'affleurement d'un coup puissant qui l'a momentanément étourdi et m'a presque délogé de mon perchoir. Criant un puissant serment à Tharkantus et Enfant-Trouvé, j'ai sauté sur les épaules de la bête et, utilisant toute ma force et la lame tranchante comme un rasoir, j'ai enfoncé la lance dans le dos de la bête. La douleur de ce coup l'a sortie de son choc et elle s'est mise à ruer et à sauter partout. Il m'a fallu toute ma force pour maintenir ma prise sur la lance et rester sur son dos, car si j'avais lâché prise, j'aurais sûrement été piétiné à mort en un instant. Ses gyrations sauvages ont détaché les javelots et ses blessures saignaient abondamment. J'ai réussi à enfoncer la lance de plus en plus profondément dans la grande bête et elle se déplaçait de plus en plus lentement. Je n'ai pas lâché la lance ni sauté avant qu'elle ne cesse finalement de tourner et ne s'effondre au sol. J'ai attendu qu'elle ait complètement cessé de bouger avant de lâcher prise. Sortant mon couteau, j'ai tranché la gorge de la bête et prononcé la prière connue sous le nom de coupe paisible pour permettre à l'esprit de la grande bête de renaître. J'ai remercié Enfant-Trouvé et Tharkantus pour leur aide pour tuer la bête, et particulièrement la Mère Sauvage pour m'avoir donné un de ses enfants à abattre.

"Un grand exploit humain, digne de mon père Enfant-Trouvé lui-même," dit une voix puissante et surnaturelle, bien que manifestement féminine. Je me suis tourné lentement dans la direction de la voix et j'ai vu l'une des nymphes chasseresses se tenant à l'ombre d'un arbre ancien. Sa beauté était au-delà de toute description, bien qu'il y avait là une sauvagerie, un sentiment de danger qui me rendait méfiant. Sa forme vacillait, passant d'une humaine d'une beauté surnaturelle à une chose sauvage, ailée et griffue puis revenant. C'était évidemment Rigtaina, chef des vily, fille d'Enfant-Trouvé et de la Mère Sauvage. Je me suis prosterné devant Sa gloire et lui ai offert ma prise. Elle a rejeté la tête en arrière et a ri, un son qui a mis un frisson dans mon âme mais qui était en même temps étrangement émouvant aussi. "Tu m'offres ta prise, petit ? Une prise qui te ferait sûrement gagner la Grande Chasse ? Et qu'attendrais-tu en retour pour cette grande offrande ?" J'ai osé lever les yeux vers son visage. Sa forme avait cessé de vaciller maintenant et elle se tenait jambes écartées, mains sur les hanches, ressemblant à rien de plus qu'une belle femme avec de minuscules ailes emplumées aux chevilles. "Je voudrais une chance de gagner ton cœur," ai-je osé dire. Son rire cette fois n'avait rien de glacial et était très émouvant. "Petit, mon cœur est une chose capricieuse, brûlant un moment, froid comme la glace le suivant. Je peux te l'offrir mais je ne peux pas te promettre que tu pourras le garder," elle fit une pause et ce que j'appellerais un sourire espiègle s'épanouit sur son visage, "Mes vily t'observent depuis des années maintenant et le chaman m'a parlé de toi. Tu es digne je pense. Oui, je pense que je peux te laisser essayer de gagner mon cœur." J'ai commencé à parler, voulant la remercier, mais elle a levé sa paume pour m'arrêter. Elle s'est approchée de l'aurochs, me caressant le flanc en passant. Atteignant le taureau, elle a sans effort plongé sa main profondément à l'intérieur. Elle l'a retirée, ensanglantée jusqu'à l'épaule, et m'a montré le puissant cœur de l'aurochs. Elle a serré le cœur et quand elle l'a relâché, il s'était remis à battre. Elle me l'a lancé et a dit : "Mange." J'ai mangé le cœur, qui semblait lutter contre moi, finissant par le dévorer entièrement. En mangeant, je pouvais sentir mon corps se remplir de la force et de la vigueur de la puissante bête. Je me sentais si puissant, si fort, si plein de désir. Après avoir fini et léché le sang étalé sur mon visage, je l'ai regardée et j'ai dit : "Et maintenant ?" Elle a rejeté la tête en arrière et a ri d'un rire merveilleux, vibrant et excitant. "Et maintenant tu dois m'attraper." Et elle est partie comme une flèche d'un arc.

Que dire de cette poursuite ? Jamais auparavant ni jamais après je n'ai couru ainsi. Mes muscles semblaient de fer et j'avais l'impression que rien ne m'était impossible. Mon désir pour elle était immense et je me souviens peu des détails de cette chasse. J'ai un vague souvenir d'avoir repoussé arbres et rochers comme si j'étais réellement un auroch. Je ne laissais rien entraver ma route tandis qu'elle me menait dans une course folle. Elle était toujours juste devant moi, toujours hors de portée. Elle me taquinait, se cachait et me rendait fou de désir. Mais finalement, elle m'a laissé l'attraper.

Après, on m'a montré la dévastation que j'avais causée dans la campagne, et je ne pouvais que secouer la tête, émerveillé. Mes fidèles se demandaient ce qui en résulterait, mais je ne pouvais qu'être stupéfait. Je ne l'ai jamais revue. Trois lunes plus tard, Visage-Bleu m'a apporté trois nourrissons, vous, que la vily lui avait confiés. Vous avez été considérés comme un signe que j'avais été accepté par les dieux des Votanki, et j'ai été proclamé chef de tous les Votanki. N'ayant aucune expérience des nourrissons et peu de temps, je vous ai confiés individuellement aux différents foyers pour que vous soyez élevés comme des Votanki.

Que dire des événements ultérieurs ? Dans notre septième année parmi les Votanki, j'ai entrepris une grande quête héroïque et j'ai été proclamé leur roi. J'ai dompté des géants et construit deux citadelles sur le sol rocheux que la Mère Sauvage avait alloué à cette tâche. J'ai tenté d'introduire l'agriculture chez les Votanki, mais la dureté du sol a contrarié ce projet. À la place, j'ai volé la mère des porcs aux dragons pour mon peuple, et désormais ils élèvent des porcs. J'ai essayé d'être un bon roi, respectant les anciennes traditions mais introduisant de nouvelles façons d'aider mon peuple. Au début, je me demandais pourquoi mon dieu m'avait conduit dans ce désert primitif, mais j'ai appris à aimer ces gens et ne leur souhaite que le meilleur.

Et qu'en est-il de mes enfants ? Vous avez tous été de puissants guerriers, comme il sied à mes enfants, et de grands chasseurs, comme il sied à votre mère. Vous êtes tous têtus, prompts à la colère, impétueux dans l'action et faciles à aimer. Je vous ai tous aimés, mais dans ma folie, je n'ai pu choisir l'un d'entre vous pour diriger les autres. Vous avez tous grandi forts et obstinés, chacun souhaitant être le chef après moi, aussi je sais que la violence suivra tôt ou tard après ma mort. Pour cela, je suis désolé. J'aurais souhaité être plus fort ou vous garder ensemble pour que vous vous aimiez davantage. Mais maintenant l'Empereur s'est souvenu de moi et m'a pardonné, et Il appelle et demande, notez bien, demande et non exige, que mon royaume rejoigne sa Horde Dorée dans la guerre contre les hommes-dragons. Je lui dois encore quelque chose, alors j'ai promis de lui prêter main-forte et j'ai répondu à son appel. Et Trilus, le brave et loyal Trilus, sait quelque chose de cette manière agaçante et prémonitoire qui est la sienne, il sait que je ne reviendrai pas. Aussi je vous laisse à ses soins et j'espère que vous pourrez gouverner ce royaume en mon absence. Car une promesse faite est une promesse que je dois tenir. Mon dieu n'exige rien de moins.

Et maintenant Trilus arrive, et il est temps de revêtir l'armure une fois de plus, de prendre Lumière de l'Aurore une fois de plus, et de marcher au combat une fois de plus. Adieu, et que les dieux vous gardent et vous bénissent.
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

Message par 7Tigers »

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Cette version comprend:
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. Nouveau chapitre - Mise à jour des PNJ dykéniens
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. Table des Matières améliorée
. Nombreuses corrections de fautes de frappe et de mise en page

A venir, par Jon Hunter:

Au cours du processus d'écriture, pour que le livre reste centré sur les Balazarings et ne fasse pas plus de 200 pages, j'ai dû supprimer les descriptions complètes de nombreux PNJ qui n'étaient pas des Balazarings.

Maintenant que nous nous sommes reposés et que nous avons récupéré après cette période d'écriture, nous repartons: Strangers in Balazar sera une collection de ces personnages coupés et de quelques autres morceaux que nous avons coupés ou que nous avons écrits depuis. "Bientôt!"

Puis un autre ouvrage viendra compléter Back to Balazar - A Griffin Mountain Companion for 1625 sur les Trolls des Étendues Sauvages des Aînés: Trolls of the Elder Wilds
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Re: Balazar et Étendues Sauvages des Aînés

Message par 7Tigers »

Frank Montellano:

Gurda, une femme du clan du Renard Traqueur, entreprend une quête héroïque appelée "Trois Silex pour un Bâton de Chaman" pour retrouver son mari disparu Barrick.
Forêts des Ours, Balazar

C'était le début de la semaine du Désordre, Saison de la Terre, et Gurda en avait assez d'attendre. Il était temps pour elle de causer du désordre au lieu d'attendre qu'on lui en fasse encore plus, à elle et à sa vie. Gurda chercha et trouva la mère du foyer Anadan qui acceptait une prise récente apportée par un jeune chasseur fier.

Gurda était relativement nouvelle dans ce foyer. Il y a deux ans, elle avait quitté sa mère et son père dans le cadre d'un échange de 10 familles entre deux foyers du Clan du Renard Traqueur sous la Tribu de Dykene. La vie cruelle avait laissé Gurda et son mari Barrick comme le seul couple de l'échange restant dans ce foyer après le Grand Hiver.

Et puis Barrick disparut durant une chasse la saison dernière. Les autres chasseurs revinrent, mais pas Barrick.

Gurda aida la mère du foyer à dépecer le cerf. Bien qu'elle eût hâte de partir, la boucherie passait d'abord pour préserver autant de viande que possible. « Mère du foyer Anadan, je vais partir à la chasse de mon mari », dit Gurda tandis qu'elles découpaient la viande en portions.

Anadan pouvait voir la douleur dans les yeux de Gurda. Elles savaient toutes deux que Balazar était un endroit dangereux et que Barrick était très probablement mort. Les trolls étaient une menace constante dans ces bois, ainsi que d'autres dangers. La mère du foyer hocha la tête et jeta le foie à Rôdeur, un membre clé de la chasse. Il remua la queue et s'éloigna avec son prix. « Parle à Norna Vuedelaprairie. Elle t'aidera. Prends trois silex. »

Gurda hocha la tête en appréciation de cette sagesse et remercia la mère du foyer. Gurda enfila sa cape et s'arma d'une fronde. Elle prit les trois silex usés qu'elle avait gardés, attachés avec une plume rouge. Les silex étaient ébréchés et ne valaient plus pour faire une pointe de flèche, mais ils avaient encore quelque valeur.

Gurda courut à travers la plaine vers le bosquet où on trouvait habituellement Norna. Elle s'arrêta à un carré de fraises sauvages et en cueillit plusieurs mûres. C'était une compétence qu'elle connaissait bien, car elle passait beaucoup de ses journées à rassembler de la nourriture pour le clan. Mais à partir de ce jour, Gurda devait jouer le rôle d'une chasseresse. Elle prit une bande de tissu et écrasa les baies sur son bras, enroulant le tissu autour du désordre rouge comme un bandage. Elle essaya de se rappeler les étapes du mythe que la mère du foyer avait mentionné. La première étape était que le chaman devait rencontrer le chasseur blessé. Gurda boita vers le feu du chaman et attendit que Norna la remarque. Il aurait été mieux que le chaman la trouve étendue dans les bois, mais hélas.

« Qui est-ce devant moi ? » Norna ne dit pas le nom de Gurda, car elle pouvait dire que quelque chose était différent.

Gurda fronça le visage comme si elle souffrait et saisit le bandage imbibé de fraises sur son bras. « J'ai besoin d'aide, ô Gardienne des Esprits. Les Ténèbres m'aveuglent. Je suis blessée et ma proie non capturée. Elle bondit au loin tandis que je gis saignante. Mes enfants mourront de faim à moins que je ne revienne avec une prise. Pouvez-vous m'aider ? »

« Grand chasseur, je peux vous accompagner si c'est ce que vous désirez vraiment. Mais je traque les esprits, pas les vivants. » Entrant dans le mythe avec Gurda, Norna inspecta le bandage comme le chaman le faisait dans le conte original. Ce devait être quelque chose de sérieux, pour que Gurda demande de l'aide de cette manière.

« Votre bâton est fort et peut porter un coup puissant, ô chaman. Mais j'accepterai toute aide que vous pourrez me donner. »

Norna hocha la tête. « Et quelle proie chassez-vous ? »

« Je suis après mon mari », dit Gurda, avec détermination dans la voix, « disparu depuis la saison dernière. Je n'ai pas grand-chose à offrir. »

« Et je n'ai pas grand-chose à donner. Ce sont des temps difficiles. Tout est Ténèbres et les esprits sont agités. »

« Il y a un grand besoin partout. » Gurda retira les silex et la plume de sa bourse et les tendit au chaman. Sa main tremblait tandis que l'émotion la submergeait. « Tenez. Prenez ces trois silex en échange de votre aide. »

« Je consulterai les esprits et aiderai dans votre chasse. »

« Merci, sage. » Et sur ce, Gurda retira le bandage de fortune de son bras. Le mythe était terminé.

« Je suis en quête, Norna. Je vise à reconstituer la Poursuite de la Matrone à travers les Ténèbres. »

Norna recula. « La Poursuite de la Matrone ? Êtes-vous sûre ? Vous n'êtes pas une quêteuse héroïque, vous êtes une cueilleuse. Ce n'est rien en comparable aux "Trois Silex pour un Bâton de Chaman". Vous affronterez de nombreux dangers ! Vous devrez marcher avec les trolls. Nos ennemis jurés ! »

« Mais je récupérerai mon homme. Et c'est tout ce qui m'importe. »

Norna secoua la tête, mais elle ne pouvait refuser la demande après avoir accepté les trois silex. Elle demanda à Gurda de lui donner quelques jours pour trouver un cadeau pour l'aider dans son voyage. Gurda grimaça au délai, mais accepta et retourna au foyer. Elle échangea des objets contre du bœuf séché et d'autre nourriture de voyage et fit ses bagages pour le voyage. Quand Gurda revint vers Norna, le chaman lui remit deux charmes spirituels.

Gurda parla avec les autres chasseurs du clan. Maren, un bon ami de son mari, parla de la dernière fois qu'il avait vu Barrick. C'était au nord. Ils avaient poursuivi un bison et Barrick avait continué, espérant l'abattre. « Têtu qu'il était », dit Maren, avant de se corriger. « Est. Prends Rôdeur avec toi. Il connaît le chemin. »

Le lendemain matin, Gurda et Rôdeur partirent, se dirigeant vers le nord.
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