Campagne de Jicey

Rumeurs et potins, venez raconter vos parties.
Jicey
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Message par Jicey »

Ce week-end, 4e séance de notre campagne Venzia mensuelle.

Attention, SPOILERS !


Les PJ: un intruso, un spadassin super optimisé en combat, une purgatore très portée sur “la prévention”, une infant du Temple des Pélerins (sociale et cultivée), et une sorte de gueule-brulée / pilote, balaise en protogénèse et en connaissances académiques champignons.

Le premier scénar “Venzia brule-t’elle ?” (1.5 séances) s’est déroullé en gros comme prévu par le scénar. Ca a très bien marché, sauf que la pauvre chimère n’a tenu que 2 rounds et que les PJ n’ont quasiment pas été égratignés. J’avais demandé à chaque joueur de mettre dans leur background une action héroïque et altruiste (pour expliquer pourquoi Regiani aurait un oeil sur eux). J’ai aussi prétiré 9 armures assez variées, avec une illustration des gantelets: comme ça les joueurs avaient un support pour faire leur choix dans l’urgence face à la chimère, et ensuite ils ont grandement apprécié le “partage du trésor” consistant à échanger les diverses augmentations des armures pour faire un peu la composition dont ils avaient envie. A la sortie de la rencontre avec le Doge, et de leur affiliation “officielle” à la Compagnie des Hippogriffes, il était logique qu’ils soient placés sous surveillance le temps de finir de jauger de leur fidélité. Un hippogriffe était donc chargé de les surveiller. Evidemment ils s’en sont doutés et ont repéré la personne qui les filait. Pour montrer qu’ils n’étaient pas des buses, ils ont abordé la personne qui les filait. J’en ai profité pour qu’ils fassent connaissance avec Florenza Dell’Anna: une personne jolie, enjouée, passionnée de mode. Ils ont donc bien sympathisé (sauf la purgatore qui déteste la frivolité). Ainsi, j’ai préparé le terrain pour le 3e scénar (une enquète sur un meurtre c’est mieux quand il y a implication personnelle).

Le second scénar “La Tour des Coeurs Sifflants” (1.5 séances) a super bien marché aussi. Les combats sont intéressants, l’ambiance “secte style Lovecraft” parle bien aux joueurs, et les véliboptères sont prétextes à quelques scènes amusantes. Mais ce qui m’intéressait surtout dans ce scénar c’est que c’est le seul (à ce jour) qui permette aux joueurs d’avoir un indice qu’il y a une menace de grande ampleur qui rode (“le maître va venir”), et que c’est connecté aux champignons (la gueule des joueurs qui découvrent aux autopsies des “morts-vivants” gangrénés de mycélium). En plus, le petit effet des spores du vieil aveugle est bien sympathique pour donner une petite claque aux joueurs qui ont trop optimisé leur personnage pour le combat au détriment du reste.

Le troisième scénar “Le Maître des Faux-Sanglants” (1 séance, en tronquant une partie du scénar) m’a fortement déplu en l’état. Beaucoup de choses m’ont semblé incohérentes et m'ont gèné dans ma façon de jouer. Deux concepts intéressants m’avaient attiré vers ce scénar: l’assassinat d’un membre de la confrérie + vol de son armure (est-ce un vol ciblé ? est-ce qu’un ennemi s’attaque à la Confrérie ?) et l’entreprise de pompes funèbres véreuse. Il faut garder ces deux éléments et réécrire une bonne partie du scénar.

Parmis les incohérences ou éléments peu plausibles à mon sens (mais on peut avoir un ressenti tout autre je suppose):
- L’improbable (sauf à avoir un PJ qui y travaille) option “Infiltrer le Rialto” est étrange: je croyais que l’essentiel de l’administration reposait sur la mémoire des fonctionnaires (le papier étant très rare).
- L’arme du crime et la position de la blessure sont à la limite de la crédibilité. Puisqu’il faut que ce soit le masque l’arme du crime, il serait plus acceptable qu’un coup soit porté à la tête de la victime, sous l’effet de la colère. Un coup à l’abdomen dans ces conditions aurait vraiment peu de chance d’entrainer une mort instantannée.
- Pour maquiller son forfait l’assassin va jusqu’à déshabiller la victime et voler les vètements. C’est ridicule. Ca prend du temps, c’est peu ragoutant (pour un mec qui n’est pas un psychopathe), et même si les habits avaient une certaine valeur, il y a surement dans l’atelier plein d’étoffes/habits de valeur. Bien plus logique que l’assassin ait juste volé les bijoux de la victime (et donc le gantelet). En plus ça évite l’histoire ridicule du contremaître qui cache aux enquêteurs qu’il a trouvé la victime nue.
- Et d’ailleurs, ce bon contremaître découvre une de ses meilleures clientes/créatrices avec une plaie béante, dans une marre de sang. Quel est son premier réflexe ? Prévenir l’équivalent de la police ? Non, organiser une collecte pour payer une inhumation avant le soir. Et l’Obitorio tient son enchère de suite, sans faire un minimum de recherches pour savoir quel rite funéraire souhaitait la victime, ou si elle avait de la famille pour décider ça, non, un voisin/collègue déclare le corps, paye, et décide de tout.
- Florenza n’avait qu’une seule commande pour toute la période avant le carnaval ? Puisque la dernière ligne de son carnet de commande est celle du meurtrier ?
- A la Sola Andata il faudra au MJ un sacré savoir faire pour ne pas éveiller la méfiance de joueurs un tant soit peu expérimentés: vous descendriez, vous, dans un lieu obscur et mauséabond sans vous assurer que la porte ne va pas se refermer sur vous ?
- Il espère quoi Volpino en enfermant les PJ ? Qu’ils vont se suicider de désespoir ? Même si la porte est extrèmement solide (mais sans se voir sinon les PJ auraient été en alerte), et surtout bien insonorisée pour que des coups ne puissent pas être entendus de la clientelle, il va faire quoi des prochains cadavres pendant les jours/semaines que les PJ vont mettre à mourrir ?
- Pour repérer les traces d’or (élément indispensable pour que le scénar ne tombe pas dans une impasse) il faut un test de médecine ND25. Pas gagné, même pour un PJ raisonnablement compétent. Mais comme ça risque de bloquer tout le scénar, les PJ ont une seconde chance: la tenue que le contremaître a utilisée pour masquer la nudité de la victime a piégé quelques particules d’or, et probablement des flèches pour les indiquer puisque qu’il ne faut plus qu’un ND13 en recherche pour les trouver.
- Que les joueurs partent sur la piste du Doge comme assassin me parait totalement improbable (le Doge a les moyens de ne pas se salir les mains lui même, la plupart des joueurs y penseront). A la découverte du lien avec une commande du Doge, les joueurs feront plutôt les hypothèses suivantes: la commande est un prétexte pour envoyer un assassin éliminer Florenza, pour une raison probablement légitime vu le commanditaire présumé (peut-être a t-elle trahi la Confrérie, ou est-elle gènante parce-qu’elle a découvert des infos comprométantes sur le Doge). Mais ça ne colle pas avec le caractère improvisé de l’arme du crime. Au contraire c’est peut-être un ennemi du Doge qui essaie de le compromettre par un coup monté. Mais dans ce cas les preuves sont trop ténues, la piste serait plus facile à suivre dans un coup monté. Bref, logiquement il n’y a pas de raison pour que les PJ marchent sur des oeufs: ils devraient en référer directement à leur hiérarchie (au Contrôleur si c’est possible). Il n’y a pas de raison que l’entrevue se passe mal, ni ne soit pénible: les PJ ont au contraire toutes les raisons de penser qu’il y a un sous-fiffre dangeureux dans l’entourage du Doge et qu’il faut prévenir ce dernier. Ou au pire, dans le cas où il y aurait une raison d’état à ce que le Doge ait commandité le crime, les PJ agissent en loyaux sujets en rapportant le boulot baclé de l’assassin. Bref, il y a une grosse faiblesse dans cette partie, il faut la présenter autrement.
- Notre assassin, qui travaille dans un des lieux les plus sélect de Venzia, est contraint de porter la chemise tachée de sang qu’il n’arrive pas à bien laver (p116), 5-6 jours après le meurtre ?
- La ronde des automates: excepté l’armure qui aurait sa propre volonté, ce n’est pas très clair ce qui relève de l’illusion et ce qui est réel dans cet intermède. [Je ne l’ai pas inclus, mais je compte le réutiliser plus tard].
- La note de Florenza parle de MC11. On ne sait même pas le nom de cette cité.
Nemesis
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Re: Campagne de Jicey

Message par Nemesis »

(pour le moment mes trois scénars sont personnels donc je ne l'ai pas fait jouer celui ci mais effectivement ces considérations semblent préoccupantes, d'autant plus que l'on repose beaucoup sur la déduction des joueurs dont on ne peut pas espérer un raisonnement sortant de la logique ni leur expliquer pourquoi ils auraient du penser comme cela...)
Quel est son premier réflexe ? Prévenir l’équivalent de la police ? Non, organiser une collecte pour payer une inhumation avant le soir.
Maintenant on sait quoi faire des témoins gênants :D
il va faire quoi des prochains cadavres pendant les jours/semaines que les PJ vont mettre à mourrir ?
Euh, si l'air est suffisamment saturée en huile et en gaz de décomposition pour que tout explose à la première flamme (et il est bien dit explose et non s'enflamme ce qui implique à la fois une certain pression et saturation, sinon il brûlerait en vague de flamme plutôt que d'exploser. Dans les mines c'était en général des poches qui explosaient, les galeries principales prenaient surtout un retour de flammes.) et que l'odeur est à retourner l'estomac, je te trouve assez généreux en temps de survie enfermé là dedans. J'aurais plutôt compté en heures avec un peu d'ingéniosité pour filtrer l'air respiré.
ls devraient en référer directement à leur hiérarchie (au Contrôleur si c’est possible).
C'est ce que font en général les miens quand il y'a un truc sensible histoire d'avoir soit un aval de principe, soit des conseils sur la manière de procéder.
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Re: Campagne de Jicey

Message par Jicey »

Nemesis a écrit :(pour le moment mes trois scénars sont personnels
Par curiosité (des fois que ça m'inspire), c'est quoi le pitch de tes trois créations ?
Nemesis a écrit : Euh, si l'air est suffisamment saturée en huile et en gaz de décomposition pour que tout explose à la première flamme (et il est bien dit explose et non s'enflamme ce qui implique à la fois une certain pression et saturation, sinon il brûlerait en vague de flamme plutôt que d'exploser. Dans les mines c'était en général des poches qui explosaient, les galeries principales prenaient surtout un retour de flammes.) et que l'odeur est à retourner l'estomac, je te trouve assez généreux en temps de survie enfermé là dedans. J'aurais plutôt compté en heures avec un peu d'ingéniosité pour filtrer l'air respiré.
C'est un truc que j'ai un peu de mal à visualiser: c'est suffisamment saturé pour un risque d'explosion, mais Volpino peut quand même descendre pour y entreposer les nouveaux "arrivages". Peut-être qu'il a un masque à gaz. Ca ferait une explication logique: l'air est mortel (comme un garage saturé de gaz d'échappements), Volpino pense que les PJ vont succomber rapidement. Mais si c'est tellement irrespirable, un quidam ne va pas s'engager dans l'escalier sans renacler, Volpino peut le prévoir. Bon, peut-être qu'il leur fournit des masques à gaz (sabotés ou avec une autonomie réduite). Ca peut le faire du point de vue de la logique, dommage qu'une explication de ce style ne soit pas écrite dans le scénar.

Bon, c'est pas que ce scénar soit mauvais, y'a du potentiel pour de belles scènes, c'est juste que ça va demander beaucoup de travail au MJ pour bien repenser le tout.
Nemesis
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Re: Campagne de Jicey

Message par Nemesis »

Jicey a écrit : Par curiosité (des fois que ça m'inspire), c'est quoi le pitch de tes trois créations ?
Synopsis 1
Le premier se base sur le fait que les données du Rialto étant stockées dans de la mémoire humaine, il vaut mieux qu'il y'ait une certaine redondance pour ne pas perdre de données vitales si l'un d'entre eux a un accident.

Du coup j'ai considéré que la liste des invités et prestataires autorisés à entrer pour un bal organisé au palais du Doge en l'honneur de dignitaires était conservé par trois employés. Ceux ci voient leurs femmes être enlevées, sont surveillés et sont victimes d'un chantage qui les force à modifier cette liste s'ils veulent revoir leur épouse vivante. Pour ne pas lever de soupçons, ils doivent prétendre qu'elles ont gagné une sorte de mini croisière pour la semaine à une loterie servant de campagne de lancement d'une nouvelle agence de loisir. Celle ci ayant un comptoir même si c'est du vent derrière. Le but étant de faire entrer des hommes d'armes et même des contaminés à lâcher sur la foule afin de pouvoir tenter d'assassiner le Doge et quelques personnalités présentes.

Les PJs entrent dans l'affaire parce qu'une très proche amie d'une des épouses hurle à qui veut l'entendre (et surtout à qui ne veut pas l'entendre, n'hésitant pas à provoquer des scandales plus ou moins dangereux) qu'elle a été enlevée, que c'est complot et que les autorités ne faisant rien, ils sont surement impliqués. Salvatore souhaite que les PJs la fasse taire. Si la garde le fait, ça donnera du crédit à ses allégations. Après, qu'ils résolvent l'affaire ou utilisent des moyens plus expéditifs, c'est à eux de voir (ceci dit, trop expéditif ça peut entraîner pas mal de complications). (y'a un compte rendu de partie dans un des posts sur le forum)
Synopsis 2
Le second commencent par des rumeurs parvenues aux oreilles de Salvatore au sujet des prêches du Grand Prêtre, notamment en privé. Il y'aurait un culte grandissant d'hérétiques qui ne lui plait pas, mais alors pas du tout. L'homme de foi sait que la ville étant plus laïque qu'espanada, la ville n'interviendra probablement pas pour une différence d'opinion religieuse, mais il oublie qu'elle doit intervenir si ça commence à causer des troubles. Salvatore crains que le grand prêtre ne finisse par enjoindre ses ouailles à mener eux même la purge de cette infamie pour le salut de leurs âmes et celui de Venzia. La situation risque rapidement de dégénérer avec un grand nombre de victimes collatérales et une frénésie de suspicion et de meurtre s'emparant de la vie entière. Sans compter le simple opportunisme de criminels en puissance y voyant alors une occasion de régler leurs griefs dans toute cette pagaille. Il veut donc que vous ensuite sur cette affaire, trouviez le culte et appreniez qui me dirige, quels sont leurs objectifs et leurs méthodes.

Le Grand prêtre n'en parlera pas à des inconnus mais le fait dans ses sermons et peut en discuter avec des fidèles pieux. Visiblement la situation est plus préoccupante qu'envisagée. Visiblement ce culte des racines de Reggia ne se contente pas de conspuer les pèlerins, il nomme des "hérétiques" qui sont retrouvés morts peu de temps après, horriblement déchiquetés avec une sauvagerie pour le moins fervente. On trouve en outre peu de sang verse en comparaison de la façon dont le cadavre en est vidé.

Le culte en lui même est influencé par une chimère noire assez petite et frêle autant l'apparence d'une chauve souris mais dont l'influence mentale (ondes sonores + phéromones + émission spores psychosensibles) Lui permet d'apparaître comme un ange de lumière. Elle se présente comme un représentant de la volonté de ce monde par oppositions aux intrus de pèlerins. Elle leur fait endosser la responsabilité de tous les maux qu'à subit l'humanité et prône une purge de la corruption au sein de la population.

Les cibles sont d'abord des personnes symboliques dans le culte des Pèlerins et les infants. Mais dévie rapidement sur les protogenèsistes, le gouvernement (Doge en particulier) et plus subtilement les installations des pèlerins.
Synopsis 3
Le troisième, grosso modo, c'est un noble qui vient de subir deux tentatives d'assassinat à une semaine d'intervalle. La première par son frère, la seconde par son fils. Arrêtés, les deux clament ne pas comprendre ce qui les a pris et qu'ils sont désolés. La famille étant impliquée dans le secteur militaire de défense de la ville, c'est suffisamment étrange et suspicieux pour que Salvatore envoient les PJs enquêter car la garde classe plus ou moins l'affaire, ou en tout cas piétine. Il craint que d'autres tentatives aient lieux. Toutefois, ils n'ont pas vraiment d'autorité et l'affaire est tellement familiale qu'elle en devient donc sensible, il va donc falloir marcher sur des oeufs. Subtilité et discrétion vont être de rigueur.

En réalité, le problème vient d'une servante de la maisonnée. Elle est en fait une bâtarde du noble en question qui a folâtré avec des roturières 25 ans plus tôt et à rejeté sa mère à elle quand il a su qu'elle était enceinte, la renvoyant dans la plus grande misère. Cette dernière s'est débrouillée pour survivre quelques années avec sa fille mais, atteint par l'acqua malefascente acquise dans les taudis, elle a fini par s'éteindre non sans avoir avoué tout son malheur à sa fille. Grandissant avec une certaine rage au ventre, elle a fini par réussir à distiller sa propre haine ciblée dans des sporofori qu'elle a fait retravailler en cosmétiques. Se faisant engager comme servante dans la maisonnée de son père afin de pouvoir bien comprendre la situation. Puis elle a commencé à flirter avec son oncle, puis son demi-frère, jusqu'à ce que les sporofori du rouge à lèvre (ou parfum, ou autre) imprègnent suffisamment leur esprit pour les faire entrer dans une rage folle en présence de son père. Evidemment, après ces deux essais, elle peaufine sa technique et va recommencer.

Par contre j'ai un doute sur le fait que ça doive être une servante. Ca facilite un peu les choses...
Jicey a écrit : C'est un truc que j'ai un peu de mal à visualiser: c'est suffisamment saturé pour un risque d'explosion, mais Volpino peut quand même descendre pour y entreposer les nouveaux "arrivages". Peut-être qu'il a un masque à gaz. Ca ferait une explication logique: l'air est mortel (comme un garage saturé de gaz d'échappements), Volpino pense que les PJ vont succomber rapidement. Mais si c'est tellement irrespirable, un quidam ne va pas s'engager dans l'escalier sans renacler, Volpino peut le prévoir. Bon, peut-être qu'il leur fournit des masques à gaz (sabotés ou avec une autonomie réduite). Ca peut le faire du point de vue de la logique, dommage qu'une explication de ce style ne soit pas écrite dans le scénar.
Ou alors il "n'entrepose" pas. Il ouvre, il fait quelques pas, il balance et il attend que ça coule et ça se décompose. Selon la topographie des lieux et surtout la manière dont est taillée la cuve, le poids des nouveaux corps peut entraîner plus loin ou plus profond les précédent en attendant la décomposition complète. Bon après si c'est en pente douce, ça ne marche pas, ça s'accumulerait juste au bord...
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Re: Campagne de Jicey

Message par Jicey »

Nemesis a écrit : Synopsis 1
Synopsis 2
Très créatif, j'aime beaucoup.

Ca me fait penser qu'on aurait bien besoin d'un petit guide autour de cette histoire de paliatif au papier. J'ai souvent du mal à rendre ça crédible. J'ai du mal à imaginer qu'on puisse se passer de papier à ce point. Et encore plus qu'on utilise des "mémoires" à la place. Par exemple, dans Venzia Brule-t-Elle, les pirates ont des ordres écrits, donc quand c'est important on trouve le papier nécessaire (ou on peut faire avec des substituts comme la peau animale/humaine, des tablettes en boue soumarine séchée, du papyrus d'algue, ...). Quand Florenza envoit un message sur son enquête, elle le fait sur papier. Il me semble que Venzia pourrait très bien tourner comme une civilisation n'ayant pas encore inventé le papier: il y a des supports alternatifs, et sinon on fait sans.

Mais si j'ai du mal à visualiser concrètement comme ça tourne, c'est un super concept ludique: ça remet les relations humaines (et donc le roleplay) au centre des enquêtes. Mes joueurs ont déjà été plusieurs fois en position de recherche d'infos en essayant de mettre la main sur des dossiers ou des archives (les dossiers des patients du Dotore du scénar Tour Coeurs Sifflants par exemple), et là ils se sont retrouvés bien bête, à devoir amadouer ou menacer des gens pour que ceux-ci livrent les infos de leur mémoire (le Dotore leur a donné bien du fil à retordre avec son secret médical et l'absence total de dossier papier).
Nemesis a écrit : Synopsis 3
Plus classique, mais l'omniprésence des sporofori dans Venzia permet effectivement de renouveler le genre de façon intéressante.
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Re: Campagne de Jicey

Message par Nemesis »

On parle aussi de quelques livres.

A noter que :
- De mémoire les ordres écrits des pirates devait émaner de Keergard, où le bois abonde... et donc le papier.
- On peut écrire des choses sur le terme avec le pêu de papier que l'on a, mais l'administration fonctionne avec des tonnes d'informations temporaires chaque jour, le papier est inenvisageable dans un tel cadre de gaspillage.
- A l'époque médiévale, la prise de notes des élèves (certes aisés) se faisaient souvent via tablettes de cire qui ont l'avantage d'être réinscriptible. (ceci dit, on gratait aussi le papier pour le réutiliser mais c'est vachement moins propre et durable)
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Re: Campagne de Jicey

Message par Dox »

Merci Jicey pour ton retour ! C'est très agréable à lire. :)
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Re: Campagne de Jicey

Message par Jicey »

Je ne sais pas qui est l'auteur des Faux Sanglants, j'espère que je ne l'aurai pas trop vexé. Désappointé que ce scénar ait donné une partie en dessous de mes attentes, j'ai manqué un peu de diplomatie dans mon retour. Mais avec un peu de boulot on peut le rendre tout à fait correct.

J'hésite un peu dans mon choix du scénar suivant. Si j'attaque le 2e épisode de la campagne des Pélerins, on va vite basculer dans un changement assez important de l'univers de jeu, ça serait dommage, il y a encore beaucoup à découvrir dans le Venzia "standard". Un p'tit scénar en mer ça serait sympa (broder un peu sur "La ronde des automates" ?). J'voudrais aussi un truc où les PJ trouvent de quoi bidouiller un peu leurs armures (une gemme ? un artéfact qui donne quelques pulsations supplémentaires ?). Les Egarés de L'Outrevent est une idée sympa, mais pour l'instant c'est trop étrange pour l'insérer. Le Meilleur Ami de l'Homme présente un adversaire et des retombées intéressantes, mais je trouve que c'est trop tôt pour faire découvrir aux PJ combien les chimères peuvent être intelligentes. Les synopsis 1 & 2 de Nemesis me semblent plus dans la veine de ce qu'il me faut, mais il va falloir que je bosse pour écrire le détail.
Nemesis
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Re: Campagne de Jicey

Message par Nemesis »

J'avais fait un retour de la première fois où j'ai fais jouer le premier scénar. Ce n'est pas la fois où ça a été joué le plus sérieusement car je suis tombé sur un joueur un peu loufoque à la table (et donc y'a eu des moments de grand n'importe quoi), mais ça peut peut être te donner des idées :
http://deadcrows.net/forum/viewtopic.php?f=7&t=152
Jicey
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Re: Campagne de Jicey

Message par Jicey »

Reprise de notre campagne après la pause estivale.

J'ai d'abord fait jouer l'intermède optionnel des Faux Sanglants, en le modifiant un peu de façon à fournir aux joueurs quelques minces indices sur les Pèlerins, sur le fonctionnement des armures (les mémoires résiduelles), et sur la Grande Menace.

Ensuite j'ai développé deux synopsis du livre de base et j'ai emmèlé les intrigues pour complexifier l'enquête.

Voici le CR de la partie. Nous nous sommes arrèté au milieu de l'enquête, suite dans 15j.
Les joueurs ont produit un nombre improbable de double 1 sur le dé Pèlerin.

---

Au sixième jour du carnaval, l’alcool coule à flot. A mesure que la journée avance, la foule bigarrée qui se presse dans les rues devient de plus en plus incontrôlable. Les pickpockets s’en donnent à coeur joie, et nombre damoiselles ne se rendent plus bien compte de ce qui leur arrive.

Les services d’ordre sont sur les dents. Tout le monde est mobilisé, et même les hippogriffes doivent assurer des patrouilles.

Alors que la nuit tombe, Ermenegildo, Leonardo, Sophronia, et Ezio prennent un bain de foule dont ils se seraient bien passés. L’épreuve est particulièrement éprouvante pour Sophronia qui doit subir maintes mains baladeuses et autres pincements de fesse. Maven, pour sa part, n’a pu se soustraire à son devoir, il patrouille les bas quartiers avec d’autres purificatores, à la recherche de nappes d’Aqua Malefascente à détruire.

Soudain, les PJ semblent entendre une voix féminine qui appelle à l’aide brièvement avant d’être rapidement étouffée. Sophronia a l’impression que cela venait d’une ruelle au nord. Leonardo est persuadé que cela venait plutôt d’une ruelle au-delà d’une petite arche au nord-est. Ermenegildo n’avait rien entendu mais choisi de suivre la gracieuse Sophronia. Ezio décide de ne pas partir à l’aveugle et escalade prestement une façade pour scanner la foule depuis les toits. Il repère au loin une paire de pieds, et des jupons, bien trop loin du sol pour une situation normale: visiblement 5 gaillards costauds sont en train de porter une dame pas du tout consentante. Leonardo est en passe de les rattraper, mais Sophronia et Ermenegildo avancent dans une mauvaise direction. Contre 5 soudards, Ezio raisonne qu’il vaudrait mieux avoir l’aide du spadassin. Ezio bondit de toit en toit pour rattraper Sophronia et Ermenegildo, et leur indiquer le bon chemin. Ces deux derniers rejoignent Ezio sur les toits, et foncent aider Leonardo.

De son coté, la gueule brulée a rattrapé les malfaisants qui se sont arrêtés sous un sombre porche pour “s’occuper” de la dame. Quatre la tiennent chacun par un membre, tandis que le cinquième a déjà ses chausses sur les chevilles. Leonardo les interpelle en les menaçant de son pistolet à silex. Mais les brutes en rut sont trop excitées et avinées pour prêter une attention raisonnable à la menace que constitue l’arme à feu (à moins que ce ne soit le déguisement en poulpe de Leonardo qui ait nui à sa tentative d’intimidation ... !). Ils somment ce dernier d’attendre son tour …

L’hippogriffe fait feu, visant bas les fesses dénudées pour blesser plus que pour tuer. Le soudard a la cuisse déchirée superficiellement (2 blessures) mais dans son délire éthylique ça le rend furieux plutôt que de le calmer. Au moins Leonardo a-t-il détourné l’attention des malfrats. L’un d’eux assomme à moitié la damoiselle, et les 5 entreprennent d’encercler Leonardo. La foule à proximité a été alertée par le coup de feu, mais au vu de la bagarre qui semble se profiler, la foule fait un cercle et des paris commencent déjà à fuser. Leonardo se rend compte que la foule avinée ne le laissera plus fuir désormais, il se trouve obligé de combattre à 5 contre 1. Ses adversaires dégainent des stylets aux lames d’aspect vicieux. Leonardo se saisit de sa masse et concentre toute son attention sur la défense. Les coups pleuvent. Heureusement, les soudards sont trop imbibés d’alcool pour combattre efficacement, Leonardo esquive facilement la plupart des coups. Mais l’une des brutes semble plus lucide que les autres: Leonardo bloque son coup de dague in-extremis, à quelques centimètres de son oeil.

Heureusement, les renforts arrivent. Depuis les toits, Ezio lance une dague de jet … qui rate d’un cheveu la tête du malfrat le plus dangereux. Ermenegildo soigne son entrée en scène, histoire d’impressionner les adversaires. Il avise une corde à linge tendue en travers de la ruelle et couverte de papillons lumineux. Le spadassin se lance du toit vers une extrémité de la corde. Celle-ci se rompt sous l’impact, mais l’autre extrémité tient le coup. Le spadassin décrit un arc de cercle dans les airs, semant sur sa trajectoire une nuée de lucioles qui soulignent la grâce du mouvement. Ermenegildo atterrit précisément juste à coté des adversaires, au centre du cercle de badauds, une ligne de lumière dans son sillage, comme s’il avait embrasé l’air dans sa voltige. Dans le même mouvement fluide il dégaine sa rapière et pose la pointe de l’arme sur la jugulaire du leader des malfrats. La foule est muette de stupeur. Saisis par cette entrée en scène magistrale, les bons à rien ne demandent pas leur reste et s’enfuient.

Tandis que certains badauds parieurs commencent à ergoter sur la validité de la victoire de Leonardo, Ermenegildo aide la dame à se relever, et la drape de sa cape pour cacher la chair exposée par sa robe déchirée. Le gentleman-spadassin offre d’escorter la dame jusqu’à son logis, sous l’oeil médusé de ses confrères/soeurs hippogriffes.

Quelques temps plus tard, alors que la dame vient de refermer la porte de son domicile, non sans avoir obtenu une promesse qu’Ermenegildo repasse plus tard prendre de ses nouvelles, ce dernier s’éloigne dans la nuit pour rejoindre ses confrères qui l’attendent sur une petite place calme (car toute proche des quartiers inondés). Alors qu’il s’apprêtait à traverser la place pour rejoindre ses comparses, l’armure hippogriffe du spadassin se déploie soudain sans raison. Ermenegildo bondit en arrière pour se fondre dans l’ombre d’une ruelle obscure, et tente vainement de désactiver l’artéfact des Pèlerins. Sur la place quasi-déserte, mais illuminée par une pleine lune, personne heureusement n’a remarqué l’apparition incongrue de l’armure, sauf les autres hippogriffes qui sont assez stupéfaits de ce faux-pas dans la discrétion exigée par la Confrérie.

De son coté, Ermenegildo tente frénétiquement de se faire obéir de l’armure, en vain. Il lui semble entendre des fragments de communication dans ses écouteurs. Soudain, un texte s’affiche en rouge sur la visière de son casque. Ermenegildo ne sait pas lire, mais il peut quand même se rendre compte que c’est le langage des Pèlerins. Et étrangement il a l’intuition que cela signifie “Menace prioritaire détectée, mode poursuite enclenché”. L’armure se met en mouvement, bien que le spadassin bande tous ses muscles athlétiques pour y opposer une résistance. L’armure grimpe sur les toits et commence à accélérer pour bondir de toits en toits. Les autres hippogriffes activent prestement (mais discrètement) leurs armures et se lancent à la poursuite d’Ermenegildo. Celui-ci ne semble pas capter les messages radio de ses amis. Leonardo et Sophronia sont vite distancés, d’autant plus que la malchanceuse Sophronia voit des tuiles se dérober sous ses pieds alors qu’elle prenait un appui pour sauter au dessus d’une ruelle inondée par l’Aqua Alta. Elle tombe dans les flots. Son armure n’est pas un modèle étanche, même s’il est équipé de palmes. Mais Sophronia est piètre nageuse, et les palmes compensent à peine la gène occasionnée par l’armure. Entrainée par les flots de la marée descendante, elle “fait le bouchon”. Leonardo, la voyant en grande difficulté, tente de l’attraper sans se mettre lui même à l’eau (trop risqué avec la menace de l’Aqua Malefascente). Il finit par la récupérer. Mais l’armure folle est maintenant bien loin.

L’agile Ezio, lui, a réussi à se maintenir à la hauteur du puissant Ermenegildo. Il tente un plaquage, mais n’arrive qu’à une mauvaise prise qui ne résiste pas longtemps à la force du spadassin. La poursuite reprend de plus belle.

Prisonnier de son armure, Ermenegildo n’essaie plus de résister, il se concentre pour repérer le chemin parcouru, en essayant de ne pas stresser à la vue de l’Aqua Alta qui frappe avec force les maisons branlantes sur lesquelles il bondit. Il a vaguement l’impression que d’autres armures hippogriffes le suivent. Soudain, la radio capte un message clair et net. La langue est inconnue du spadassin, mais pourtant il en comprend le sens: “Valerio à Groupe d’Intervention. Restez en formation, surveillez votre ailier. Les créatures du Fungus sont au 35-5, protégez les autochtones. Contact imminent. Attention Michaël, chimère à 11h.”
Une mire rouge apparaît alors sur la visière du casque d’Ermenegildo. Le casque “regarde” vers l’avant un peu à gauche, et la silhouette rouge de ce qui semble être une gigantesque chimère noire volante apparaît en filagramme sur la visière. Le laser de l’armure se déploie, et un tir en surpuissance part vers le ciel (qui est vide de toute présence). Toute l’énergie de l’armure s’est concentrée dans ce tir. Les deux gemmes deviennent termes. Les affichages s’éteignent. Les vérins cessent de fonctionner et l’armure semble soudain peser une tonne. Ermenegildo profite de cette surchauffe pour ordonner la désactivation de l’hippogriffe. L’armure se rétracte instantanément en son gant. C’est malheureusement exactement le moment qu’a choisi Ezio pour tenter de renverser l’armure folle. La force de son impact n’est plus arrêtée par une armure rétive. Ezio entraine le spadassin dans un joli vol plané à la surface des toits, qui se finit par la traversée un toit trop fragile, et un rude atterrissage un étage plus bas...

Heureusement, l’eau n’a pas atteint cet étage. Les deux comparses se trouvent étalés de tout leur long au milieu d’une vaste pièce poussiéreuse, au centre d’un cercle d’une dizaine d’automates variés. Les machines semblent mal prendre l’intrusion: elles produisent maints cliquetis et sifflets de vapeur, avec une sorte d’excitation qui va crescendo. Plusieurs automates allument des chalumeaux, tandis que d’autres empoignent divers instruments contondants. Ezio ne prend pas la peine de discuter: il active le lance grappin de son armure pour accrocher un élément du toit, et se fait ainsi tracter hors de porté, tout en saisissant Ermenegildo.

Les pantins mécaniques se dispersent dans toutes les directions. Ezio et Ermenegildo tentent de prendre en filature (par les toits) l’automate le plus imposant. Une course poursuite tout en discrétion s’engage. L’automate semble se diriger vers l’océan, bondissant de fenêtres en balcons, n’hésitant pas à pulvériser des murs en bois pourri, ou à patauger dans des rues inondées. Les hippogriffes suivent en bondissant de toits en toits. Leonardo et Sophronia les rejoignent. L’automate s’immobilise enfin. Il est sur un balcon branlant surplombant l’océan. Il fait des signaux lumineux avec l’un de ses yeux télescopiques. Une gondole à vapeur se dessine à distance au clair de lune. Soudain, un projecteur lumineux éclaire la gondole (qui porte le nom “L’Astraga”) et une voix puissante lui demande de s’identifier. Bien sûr, la gondole fait demi-tour et tente de fuir, tandis que l’automate plonge à l’eau. Ezio réagit en lançant le grappin de son armure pour accrocher l’automate. Il le “harponne” par un pied. Mais avant que l’intruso n’ait pu remonter sa prise jusqu’au toit, l’automate tire une goupille dans son genou et désolidarise son “tibia” du reste du corps. Il tombe à l’eau et disparait. Ezio se retrouve avec un pied mécanique sans signe distinctif. De son coté Leonardo tente d’enrayer la fuite de la gondole et utilisant le laser intégré à l’armure, pour tenter d’endommager le moteur de la gondole. Malheureusement il ne parvient qu’à percer la coque.

Le puissant projecteur lumineux se tourne vers les hippogriffes. Il est monté sur une étrange embarcation métallique qui ressemble à une sorte de bolide de course (du début des années 50) avec des flotteurs à la place de roues. Deux hommes en cuir brun sont assis dedans. Les hippogriffes s’apprêtent à tirer sur le projecteur lorsque l’un des hommes les interpelle: “holà frères Hippogriffes, que se passe-t-il ici ?”. Il apparaît que l’étrange engin est conduit par Alfonso et Umberto Pucci, deux frères de la Confrérie que les PJ ne connaissaient pas encore. Bidouilleurs nés, ils ont conçu cet engin très rapide pour patrouiller autour de Venzia (particulièrement durant l’Aqua Alta) afin d’intercepter les pirates et autres indésirables qui tentent parfois de s’introduire discrètement dans Venzia.

Ezio et Ermenegildo sautent à bord de l’engin qui se lance à la poursuite de la gondole à vapeur. Celle-ci est rapidement rattrapée. Alfonso active un grappin (un élément d’armure hippogriffe monté sur le bolide) et “capture” la gondole (qui commence à giter nettement à cause du trou laissé par le laser de Leonardo). Le conducteur préfère plonger dans l’eau malsaine plutôt que de se laisser capturer. Il disparait dans la nuit (il a du souffle le bougre). La gondole est ramenée à la berge.

Les PJ expliquent à leurs confrères hippogriffes plus expérimentés ce qui s’est passé. Alfonso et Umberto sourient en désignant une rangée de papillons-lucioles posée sur une rambarde non loin de là: Ermenegildo a été victime des luce farfalla, une espèce qui heureusement de se transforme en papillon qu’au moment de la grande marée, et qui ne vit que quelques jours. Le papillon lumineux a souvent les ailes couvertes de fines spores hallucinogènes. Pour les frères Pucci, Ermenegildo a eu des hallucinations qui ont perturbé le fonctionnement de son armure hippogriffe. Lorsque le spadassin leur fait remarquer qu’il n’a pas pu “imaginer” certains passages de son “hallucination”, les frères conviennent que c’est troublant, qu’il faudrait en parler à l’Orfèvre de la Confrérie (Arcibaldo). Quand à l’histoire des automates, les frères Pucci sont encore plus dubitatifs, au point de vexer le fier Ezio qui ne goute point à la moindre mise en doute de sa parole.

Les PJ fouillent la gondole, mais visiblement on a pris soin d’éliminer toute trace (jamais on a vu une gondole à vapeur aussi propre). A la capitainerie du port ils obtiennent le nom et l’adresse du propriétaire de L’Astraga. Mais ce n’est qu’un quidam à qui on a volé le bien juste avant le carnaval.

Le PJ rentrent au QG de la Confrérie. Leonardo, expert en protogénèse, aidé de Sophronia (non moins experte), utilise les outils d’Arcibaldo pour tenter un diagnostique de l’armure “défaillante” du spadassin. Une réussite exceptionnelle permet à Léonardo d’accéder à une mémoire tampon de l’armure qui garde encore la trace des messages projetés sur la visière. Mais le timestamp des messages est totalement aberrant (pour un calendrier Venzien). Ermenegildo pense que les “voix” qu’il a entendues étaient celles de Pèlerins. L’Infant est en mesure d’apporter l’élément historique suivant: le Pèlerin fondateur/protecteur de Venzia s’appelait Valerio (Valerio Serci). Petit à petit, les PJ en viennent à formuler l’hypothèse que suite à l’absorption de substance hallucinogène par Ermenegildo, le fonctionnement de l’armure a été perturbé, et elle est passée dans un mode “simulation” ou bien dans une projection d’une sorte de “banque de souvenir”. Interrogé à ce sujet, Arcibaldo confirme qu’il a entendu quelques histoires pas claires à propos de “traces mémorielles” dans les armures. Mais jamais il n’a trouvé le moindre moyen d’accéder à ces mémoires hypothétiques. Et Arcibaldo est tout excité par la découverte d’une fonction “affichage de textes” sur la visière. En effet, il se demande quel en est l’usage, puisque le porteur d’armure a un lien télépathique qui rend tout affichage inutile.

Toutes ces analyses ont pris du temps. Quelques jours ont passé, le carnaval est terminé et la vie à Venzia reprend son cours normal. Au QG, Stefano Rizzi, l’équivalent d’un sergent chez les hippogriffes, demande aux PJ de lui rendre un service. Il doit une faveur à Aldo Romani, un forgeron (d’épées) de quelque renom du Sestiere Palestrina. Il demande aux PJ s’ils ne pourraient pas se charger d’une petite enquête non-officielle, vu que lui même n’est plus le soldato qu’il était (Stefano se déplace en fauteuil roulant s’il n’est pas en armure). Le fils d’Aldo, Angelo, s’est suicidé il y a deux jours en se jetant par une fenêtre de l’Académie Buffone pendant la pause déjeuner. Il n’y a pas de témoin, mais la garde a vite conclus au suicide suite à une série de mauvaises notes. Aldo n’y croit pas.

Les PJ se rendent au domicile d’Aldo, où d’onéreuses pleureuses professionnelles font leur office à proximité des cendres d’Angelo. Aldo explique pourquoi il ne croit pas au suicide: son fils était d’humeur joyeuse, et avait toutes les chances de réussir le concours administratif. De plus, deux jours plus tôt, il avait été victime d’une tentative d’empoisonnement (et compté pour mort pendant quelques heures). Aldo Romani suspecte la famille Falerio qui ne voit pas d’un bon oeil l’indépendance de sa forge. Mais aucune menace directe ou indirecte ne lui a été faite depuis des mois.

En milieu d’après-midi, les Pj se rendent sur les lieux du “suicide”, l’Académie Buffone (une sorte d’Acadomia pour gosses aisés qui veulent réussir le concours d’entrée dans l’administration de Venzia - une planque bien payée). Lorsque les PJ arrivent à l’académie, un attroupement les alerte: dans le patio de l’établissement, des élèves arranguent quelqu’un en regardant vers le haut. Benito Modi (un élève de 17 ans) est au 3e étage du patio, une corde au cou, en train de l’attacher à une superbe colonne dorique, tout en déclamant des vers célèbre de L’Ode à la Mort. Ezio tente d’escalader la façade, mais ne trouve pas de prise pour franchir la séparation RdCh / 1er étage. Sophronia et Leonardo se précipitent dans l’escalier qui mène aux étages. Une lourde porte de bois verrouillée empêche l’accès à la promenade du 3e étage: Leonardo la défonce. Pendant que Sophronia discute avec Benito pour distraire son attention (et peut-être le dissuader de sauter), Leonardo se rapproche mine de rien. Lorsque Benito semble à deux doigts de sauter, Leonardo bondit pour le saisir. Mais le scientifique a mal jugé la distance, il est trop court pour ceinturer Benito. En fait, Leonardo ne fait que bousculer Benito qui bascule dans le vide ! Heureusement Benito est assez fluet et a le cou solide: le noeud coulant ne lui brise ni la nuque ni la trachée, il pend dans le vide en étant lentement asphyxié. De son perchoir Ezio tire sur la corde avec son pistolet à silex, libérant le malheureux qui s’affale dans la cour.

Pendant ce temps Ermenegildo a discuté avec les uns et les autres, et en particulier avec le concierge de l’établissement qui avait finit par s’extraire de sa loge pour voir quel était tout ce raffut. Il apparaît que les élèves auraient dus être en cours avec Accursio Buffone (le directeur de l’académie) lui-même. Inexplicablement le directeur est absent (surement retardé par ses importantes fonctions au Rialto, d’après le concierge). Le “pendu” est transporté dans la loge et examiné par les PJ compétents en médecine: il est hors de danger.

Les PJ conduisent divers interrogatoires (le concierge, l’élève grassouillet et zozotant qui avait apporté à Aldo la nouvelle de la “première” mort d’Angelo, d’autres élèves, ...). Il transparait qu’Angelo, Benito, et une certaine Zeferina Berluchi (qui a manqué de peu de se noyer la veille en sautant dans le Grand Canal alors qu’elle ne savait pas nager) ont tous participé à une fête organisée par un autre élève, Leandro, pendant le carnaval. Leandro, fils du riche armateur/argentier Almundro Scadretti, avait invité une quinzaine des élèves les plus “branchés” de l’académie pour une fête bien arrosée sur le sublime navire de plaisance de son père. Visiblement, d’autres “substances” ont aussi circulé. Tous les élèves présents à la fête tiennent un discours inquiétant sur la beauté de la mort !!! Léonardo discute longuement avec un étudiant qui critique la nullité de la mise en scène d’Angelo et Benito. Leonardo lui suggère de sauter depuis un dirigeable, qu’il propose aimablement de lui fournir. L’idée emballe le jeune homme et rendez-vous est pris pour le lendemain 8h, afin de réaliser un suicide spectaculaire au dessus du Rialto ! Une mort par duel contre un bretteur célèbre (Ermenegildo) est aussi suggérée. On ne fait pas plus serviable que les hippogriffes !!!

Les PJ se rendent au Rialto pour voir au plus vite le sinior Buffone: il est urgent de prévenir les familles des étudiants de la fête que leurs fils/filles sont sous l’influence d’une drogue particulièrement pernicieuse. La plaque sur la porte du bureau de Buffone indique plein de responsabilités administratives ronflantes, dont celle de l’organisation du concours administratif ! Le secrétaire particulier d’Accursio Buffone ne l’a pas vu depuis la pause déjeuner, et refuse poliment de fournir son adresse personnelle. Les PJ apprennent quand même qu’Accursio affectionne déjeuner dans les bons restaurants du Sestiere Comacchio avant de se rendre à l’académie pour donner ses cours. Les PJ devinent qu’un homme de son importance ne va pas marcher jusqu’au Sestiere Comacchio, même si le quartier est tout proche du Rialto. Ils interrogent avec succès les gondoliers du quai du Rialto. Quelques pièces permettent d’obtenir le nom du restaurant favori d’Accursio: un petit établissement familial mais à la cuisine réputée. La patronne de l’établissement confirme qu’il avait réservé, mais il n’est jamais arrivé jusqu’au restaurant: il aurait été mortellement agressé dans une ruelle proche, d’après ce que dit la rumeur du quartier. Les PJ partent examiner la scène de crime.
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